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Nigel Farage, l’homme qui célèbre le Brexit, n’est pas si heureux

La planète tourne et nous sommes bien sûr à Londres vendredi matin. Londres, où un homme est vraiment heureux. Enfin, a-t-il tant à se réjouir ?

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Nigel Farage célèbre le Brexit ratifié par le Parlement européen à Bruxelle, le 29 janvier 2020. (JOHN THYS / AFP)

Qui est Nigel Farage ? Vendredi 31 janvier à 23h, cet homme politique anglais ne sera plus grand chose. Son combat est terminé, son rêve réalisé, sa haine de l’Europe n’a plus de raison d’être. Et même les Britanniques les plus opposés à l’Union européenne n’ont plus de sympathie pour lui. Nigel Farage a incarné pendant vingt ans la droite outrancière et agressive face à tout projet européen. Avec le paradoxe que c’est à Bruxelles qu’il s’est fait élire, dans un Parlement dont il n’a cessé de dénoncer les pouvoirs. Mercredi, juste avant le vote historique du Parlement avalisant le départ des députés britanniques, il a dit, avec la grande élégance qui le caractérise : "Ça fait 20 ans que je rêve de perdre mon emploi."  

Nigel Farage, héritier d’une série de politiques qui ont combattu l’UE ?

C’est ce qu’il a essayé de faire croire. Car oui, les relations entre la Grande- Bretagne et l’Union européenne ont toujours été compliquées. Dès son entrée en 1973, Londres entame les marches arrières. La période la plus célèbre est celle de Margaret Thatcher, élue en 1979 et qui n’aura de cesse de réclamer à l’Union de l’argent, avec cette phrase devenue célèbre : "I want my money back !" ( rendez-moi mon argent). Sauf que Thatcher, comme John Major, comme Tony Blair, voire comme celui qui a déclenché le fameux référendum, David Cameron, n’ont pas fait que ça de leur vie politique. Farage, lui, est un ancien trader. Membre du Parti conservateur, qu’il trouve trop mou, il fonde UKIP, le parti pour l’indépendance de la Grande-Bretagne. Ses discours puissants flattent une opinion eurosceptique et en 2014, UKIP devient le premier parti britannique au Parlement européen. C’est son triomphe. Il peut œuvrer pour le Brexit. Avec succès.  

C’est Boris Johnson qui restera dans l’Histoire  

Oui, car "Bojo" le bat à plates coutures aux dernières élections, renvoyant UKIP à son niveau le plus bas en Grande-Bretagne. Son parti n’a plus de raison d’être et va probablement être dissous. Nigel Farage va devenir éditorialiste, il va écrire un livre et conserve une émission quotidienne qu’il anime sur une radio anglaise. Il va pouvoir se consacrer à son autre passion, Donald Trump. Mais Trump, Johnson, ou Thatcher resteront dans l’Histoire. C’est qui déjà Nigel Farage ?

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