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Le monde de Marie. Israël ne veut plus de ses réfugiés d'Afrique

Que faire avec les réfugiés ? C’est la question du moment qu’on soit en Allemagne, en France ou aux États-Unis. En Israël, on a trouvé une solution assez radicale qui s’applique depuis dimanche.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Manifestation de migrants africains à Jérusalem, le 17 décembre 2013 contre une loi qui autorise leur maintien en dérention jusqu'à la réponse à leur demande d'asile. (MAXPPP)

Jusqu’en 2012 et la construction d’un mur, ils étaient environ 60 000 réfugiés en Israël. Ce qui est intéressant dans le cas d’Israël, c’est la provenance de ces réfugiés, arrivés dans le pays en passant par l’Égypte. Ils viennent soit du Soudan, et plus particulièrement de la région du Darfour, soit d’Érythrée, un pays où les hommes sont enrôlés dans l’armée pour y être réduits à l’esclavage.

Une prime pour quitter Israël ou la prison

Près de 20 000 de ces réfugiés sont déjà repartis, encouragés par une prime au retour. Mais pour ceux qui veulent rester, comment faire, d’autant que certains travaillent en Israël depuis des années. Ils font des boulots que les Israéliens se refusent à faire. Pour ceux-là, et depuis dimanche dernier, le gouvernement israélien a adopté une solution musclée : soit les réfugiés acceptent de quitter le territoire israélien avec une prime de 3 500 dollars, soit ils seront incarcérés indéfiniment.

Quitter le territoire, d’accord, mais pour aller où ? Aucun de ces réfugiés ne veut rentrer dans son pays d’origine. Très simple : ils iront soit en Ouganda, soit au Rwanda, deux pays africains avec lesquels le gouvernement israélien a passé un accord pour accueillir ces réfugiés. Une destination un peu saugrenue mais pourquoi pas.

Des voix d'indignation dans la société israélienne

Cela dit, c'était sans compter la réaction d’une certaine société civile israélienne, avocats, professeurs, médecins, mais aussi des pilotes d’avion qui refusent d’embarquer des réfugiés contre leur gré, tous vent debout contre cette initiative gouvernementale qu’ils jugent inhumaine. D’abord parce qu’elle contrevient à l’idée fondamentale d’Israël, une nation construite par des immigrés qui se doit d’avoir de la compassion pour les réfugiés. Ensuite, parce que le parcours de ces réfugiés est chargé de symboles. Ils sont passés par l’Égypte, à l’image des anciens esclaves conduits par Moïse.

Pour le moment, cette nouvelle directive ne concerne que les hommes célibataires. Ils ont jusqu’au 1er avril 2018 pour quitter Israël ou se retrouver en prison.  

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