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Le monde de Marie. En Russie, une députée conseille de ne pas coucher avec des étrangers, le Kremlin répond que les femmes font ce qu'elles veulent

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Aujourd'hui, les recommandations d'une députée aux femmes russes pour la Coupe du monde.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La députée Tamara Pletneva au parlement russe, en novembre 2016. (STANISLAV KRASILNIKOV / TASS VIA GETTY IMAGES)

Il n’y a pas que du football dans une Coupe du monde, il y a aussi les relations humaines et plus si affinités. Un rapprochement intolérable pour une députée russe qui recommande aux femmes russes de s’abstenir de toute relation avec les étrangers

Pas n’importe quelle députée : Tamara Pletnova a 70 ans, elle est communiste, et elle est la patronne de la commission des affaires familiales à la Douma, le parlement russe. C’est dans ce dernier rôle qu’elle répondait aux questions d’une radio jeudi 14 juin, où elle enjoignait les femmes russes à ne pas avoir de relations sexuelles avec les étrangers de passage pour la Coupe du monde, rappelant au passage un épisode douloureux et méconnu, qu’elle résume en une phrase : il ne faut pas renouveler l’expérience des enfants de 1980.

"Quand c'est la même race, ça va"

De quoi parle Tamara Pletneva ? Des Jeux olympiques de 1980 qui eurent lieu à Moscou dans une ambiance de plomb. Des Jeux boycottés par les Etats-Unis en guise de mesure de représailles après l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques. Mais d’autres pays firent le déplacement. A en croire, Tamara Pletneva, après les Jeux, des milliers de femmes soviétiques durent élever seules leurs enfants nés de leurs relations avec les étrangers. Plus grave encore, des enfants métis.

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Comme l’explique Tamara Pletneva, avec une grande subtilité , "quand c’est la même race, ça va, mais quand on mélange les races, on produit des enfants qui souffrent beaucoup dans notre pays et depuis très longtemps. Il vaut mieux que les Russes aient des enfants russes." Actant de fait sans la discuter, la discrimination, pour ne pas dire le racisme de la société russe. Et son conservatisme, car Tamara Pletneva aurait pu évoquer les moyens de contraception, d’autant la Russie connaît un taux élevé d’infection par le VIH.

La bonne nouvelle dans ce fatras d’imbécillités, c’est que le Kremlin, par la voix de son porte-parole, lui a mis un bon taquet, en répliquant, "les femmes russes sont les meilleures du monde, elles font ce qu’elles veulent". Quant au responsable des sports à la Douma, porté par son enthousiasme, il s’est réjoui par avance de toutes ces histoires d’amour liées à la Coupe du monde et de tous ces enfants à naître, ajoutant : tous les fans sont les bienvenus en Russie.

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