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Le monde de Marie. Au Guatemala, la population aurait pu être prévenue plus tôt de l'éruption du volcan Fuego

Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Aujourd'hui, l'éruption du volcan Fuego aurait fait moins de victimes si l'alerte était parvenue plus tôt aux habitants.

Article rédigé par franceinfo - Marie Colmant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Sept cercueils de personnes décédées suite à l'éruption du volcan Fuego, à la morgue d'Alotenango (Guatemala), le 4 juin 2018. (JOHAN ORDONEZ / AFP)

Il y a huit jours, l’éruption du volcan Fuego au Guatemala faisait près de 300 victimes. Des morts qui auraient pu être évitées. Dimanche 10 juin, quatre jours après la fin de cette éruption, le gouvernement guatemalteque expliquait à une population très en colère qu’il y avait eu un problème de communication. Comment ça ? quel rapport entre une éruption volcanique et la communication du gouvernement ? Simple.

Pour comprendre, il suffit de savoir que ce volcan Fuego, toujours en activité, est surveillé de près par des sismologues depuis 2002. Huit heures avant l’éruption, ces scientifiques envoient une alerte rouge à l’agence gouvernementale du pays qui est tout particulièrement chargée de couvrir les désastres naturels, la Conred : attention, éruption majeure à prévoir.

À ce moment précis, les habitants d’Atenango, qui vivent au pied du volcan, et qui sont habitués à ses grondements et ses jets de cendre par intermittence, ne se doutent de rien. Mieux encore, certains partent en famille au pied du volcan, pour prendre des photos ou pour faire des vidéos.

Faites ce que vous voulez !

Mais le patron de la Conred ne bouge pas. Ou presque. Alors qu’il a largement le temps de faire évacuer les villages proches du volcan, il minimise gravement l’alerte des sismologues, expliquant aux populations concernées que certes il y a un danger, mais que c’est à elles de prendre la décision de partir ou de rester. La plupart des gens choisissent de rester, craignant surtout les cambrioleurs au cas où ils quitteraient leurs habitations.

Quand le patron de la Conred donne l’ordre d’évacuation, c’est déjà beaucoup trop tard. Aujourd’hui, alors que le gouvernement tangue face à ces accusations, et que le patron de la Conred risque d’être poursuivi pour crimes, l’agence s’abrite derrière un prétendu manque de clarté de l’alerte envoyée par les scientifiques.

Alors que des milliers de bénévoles rejoignent la région pour apporter des vivres et des couvertures et donner un coup de main aux sans-abri, livrés à eux même pour le moment, les bulldozers ont commencé les travaux de dégagement. Un détail donne une petite idée de la violence de l’éruption. Une semaine après, les roches dégagées sont encore bouillantes.  

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