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Le monde d'Elodie. Guillaume Musso : "Avec ce livre, j'ouvre la boîte noire de la création d'un roman"

"La vie est un roman", de l'auteur préféré des Français, sort aujourd'hui. Un auteur qui tutoie les sommets des ventes mais se préoccupe aussi de la filière livre.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
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Temps de lecture : 6min
Le romancier Guillaume Musso, à Parisn en 2018. "La vie est un roman" est son 17e livre. (JOEL SAGET / AFP)

Elodie Suigo : Guillaume Musso, vous êtes romancier, numéro un des ventes en France depuis 10 ans. Aujourd’hui même sort La vie est un roman chez Calmann-Lévy, C’est votre 17e ouvrage, tiré à 400 000 exemplaires. Le roman démarre à Brooklyn, six mois après une enquête infructueuse qui concerne la disparition d’une petite fille de trois ans, survenue alors qu’elle jouait à cache-cache avec sa mère dans leur appartement fermé à double tour. Le roman tourne autour de cette disparition mystérieuse avec deux personnages principaux : la maman de la petite fille qui est romancière et un auteur français qui vit à Paris et qui a le cœur brisé. Il y a vraiment tous les ingrédients de ce que vous aimez et on sent que là, vous avez trouvé votre écriture définitive… 

Guillaume Musso : oui, c’est un livre que j’ai décidé d’écrire parce que je me suis aperçu que ça fait 20 ans que je me lève le matin en me demandant ce que je vais écrire. Ça fait 20 ans que j’ai cette fréquentation de ce monde imaginaire plusieurs heures par jour. 20 ans que je vis en me posant des questions par rapport à l’écriture, par rapport à la fiction… C’est aussi ce que les lecteurs me posent le plus comme questions lors des séances de dédicaces. Les gens ne posent pas des questions sur votre vie privée, ils posent des questions pour savoir comment vous écrivez un roman. Comment vous trouvez votre imagination. Et finalement, dans ce roman, j’ouvre un petit peu la boîte noire de la création et du making of d’un roman.

Quand on referme le livre on pense quand même que vous êtes très machiavélique !

En tant que lecteur, j’attends que l’auteur m’amène sur des chemins avec des rebondissements, avec du suspense, avec une architecture que je n’ai pas forcément vue avant. Et là, c’est vrai qu’il y avait cette envie d’écrire un roman en trois actes, comme une pièce de théâtre, où chaque partie remet en question le statut de ce qu’on avait pu lire auparavant.

Où vous situez-vous ? L’un des deux auteurs pense que tout est écrit d’avance, l’autre que tout reste à écrire. Où êtes-vous ?

Pendant très longtemps, j’ai écrit mes romans avec une préparation minutieuse, avec un plan structuré à la manière d’une mécanique d'horlogerie. Et plus je gagne en assurance, plus je gagne en expérience, plus j’accepte de me laisser davantage porter par l’écriture. Ça implique de faire confiance à ses personnages et de se dire qu’à un moment, les personnages vont avoir envie de faire des choses auxquelles vous ne les prédestiniez pas. Et c’est à partir de là que, quand à 9h vous faites votre café et que vous ouvrez votre ordinateur, vous vous dites "Qu’est-ce que mes personnages vont me réserver encore aujourd’hui ?"

Vous êtes signataire d’un appel au monde, l’un des 625 auteurs, éditeurs, libraires à demander à Emmanuel Macron un plan de relance pour la filière livre étrangement absente des annonces faites le 6 mai dernier par le chef de l’État. Il avait pourtant annoncé le confinement en lançant aux Français :  "Lisez !"

La chaîne du livre traverse une tempête comme elle n’en a jamais connue et moi je suis bien placé pour savoir qu’un livre ce n’est pas simplement un manuscrit qu’on remet à un éditeur. Un livre, c’est des centaines de milliers d’emplois, c’est de la distribution, de la diffusion. Même avant le début de la crise, le monde de l’édition était fragile. La librairie est un commerce très fragile aussi, avec un taux de rentabilité très très faible. Donc c’est vrai qu’on a été un peu déçus lorsque le président a annoncé un plan de relance par rapport à la culture et que le livre en était un petit peu exclu. Alors que les livres sont souvent justement le point de départ de quantités d'œuvres des spectacles vivants. Je suis content de voir que le ministre de la culture a annoncé des annonces pour vendredi prochain. On va les attendre en étant confiants…

Vous êtes numéro un des ventes en France depuis 10 ans mais surtout, vous venez d’entrer au Larousse. Ça représente quoi pour vous ?

Une grande fierté. Quand j’avais six ans et que je faisais mes devoirs avec ma grand-mère, le livre qui était sur la table, c’était le Petit Larousse. C’était le livre des livres. Et quand vous entrez dans le dictionnaire vous n’y entrez pas tout seul : vous y entrez avec vos personnages, avec votre univers, avec vos lecteurs. Vous y entrez aussi avec votre famille, avec votre région… J’ai reçu des messages très sympas d’Antibois très contents de voir quelqu’un de la ville entrer dans le petit Larousse. Donc, une fois n’est pas coutume, cette distinction là m’a fait plaisir et j’ose le dire.

Merci Guillaume Musso. La vie est un roman aux éditions Calmann-Lévy, il est sorti aujourd’hui.    

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