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Simone Bertière : "Louis XIII et Richelieu. La Malentente"

Les relations entre un chef d’État et son Premier ministre sont souvent épouvantables. C’est que rappelle la célèbre historienne Simone Bertière dans son nouveau livre qui raconte la collaboration tumultueuse entre le roi Louis XIII et son premier ministre Richelieu. Deux hommes qui, malgré leur haine, ont construit la France moderne. Une enquête très documentée qui se lit comme un roman.
Article rédigé par Philippe Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Franceinfo (Franceinfo)

Résumé :

Louis XIII régnait, Richelieu gouvernait. Au sortir d'un demi-siècle de guerres de religion et après deux régicides, la France du début du XVIIe siècle, encore à demi-féodale, avait besoin d'une remise en ordre. Ils entreprirent, non sans rencontrer de violentes résistances, d'en faire un grand pays moderne à vocation européenne, gouverné par un monarque dit «absolu». Bien qu'ils fussent d'accord sur les objectifs, leur collaboration, mal commencée, resta grevée de défiance. Ils ne se sont jamais aimés, ils ont fini par se haïr. Politiquement complémentaires, le roi et son génial serviteur ne pouvaient se passer l'un de l'autre. Mais ils supportaient mal cette dépendance, chacun s'efforçant de dominer l'autre - jusqu'au heurt frontal, tragique, autour d'un jeune ambitieux à qui il coûta la vie. Ce livre est une enquête sur la manière dont ils ont vécu concrètement cette relation tumultueuse. Elle épouse leur parcours au jour le jour, quand ils ne savaient pas ce que leur réservait le lendemain. Elle restitue à leur existence, riche en péripéties, épaisseur et ambiguïté. Des portraits croisés, ne privilégiant ni l'un ni l'autre, invitent à les comprendre, plutôt qu'à les juger selon nos critères actuels. Comme toute enquête, celle-ci pose des questions, propose des hypothèses, conclut quand elle le peut - pas toujours. Dépaysement garanti, dans une époque qui a ses valeurs propres, bien loin des nôtres. Mais c'est tout de même elle qui a mis en place la centralisation dont nous avons hérité. Le récit, solidement documenté, n'est pas un roman. Rien n'y est inventé. Mais la présence de Simone Bertière y est sensible parce qu'elle y tient le rôle d'enquêteur. On s'y associe avec d'autant plus de plaisir qu'elle n'a rien perdu de son talent de conteuse et son humour.

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