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"L'inconnue de Birobidjan", de Marek Halter

En 1928, Staline a créé de toutes pièces la région juive du Birobidjan. A partir de cet évènement historique, Marek Halter a imaginé une fresque qui mêle la folie communiste, les neiges de Sibérie et un grand amour.
Article rédigé par Philippe Vallet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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L'inconnue de Birobidjan , de Marek Halter est publié par Robert Laffont (437 p., 21,50E) – Note : ****

Résumé : Des coulisses du Kremlin au Birobidjan, l'État juif créé par
Staline en Sibérie ; du Goulag aux prisons du FBI ; du théâtre yiddish à
Broadway... l'épopée extraordinaire d'une jeune actrice russe.

Juin 1950. Washington. McCarthy et
son équipe interrogent une certaine Maria Apron. Elle est accusée d'être entrée
aux États-Unis avec un faux passeport et d'avoir assassiné un agent secret
américain en Union soviétique. Avant elle, Orson Welles, Lauren Bacall, Arthur
Miller et des centaines d'autres artistes soupçonnés de sympathies communistes
ont été interrogés par McCarthy. Leur carrière a été détruite, leurs famille
ont été brisées.

Pour se défendre, Maria Apron n'a que ses souvenirs. En actrice consommée, elle
va, telle Shéhérazade, les distiller à ses accusateurs pour sauver sa tête.

Maria Apron, de son vrai nom Marina Andreïva, commence par une révélation scandaleuse
: oui, elle a connu Staline ; elle a même été sa maîtresse.

En octobre 1932, elle a dix-neuf ans et est l'étoile montante du théâtre
moscovite. Invitée au dîner fêtant l'anniversaire de la Révolution, Marina
découvre la réalité du Kremlin. Devant elle, Staline déclare à ses convives,
dont beaucoup sont juifs, que le Birobidjan, un petit pays de Sibérie, sera
désormais une région autonome juive : les Juifs du monde entier pourront y
émigrer et la langue officielle sera le yiddish. Ce soir-là, Marina, partagée
entre la répulsion et la fascination, se laisse séduire par Staline. Mais
Nadejda Allilouïeva, l'épouse de Staline, se suicide pendant que son mari est
avec Marina.

Marina doit se faire oublier. Sa carrière est interrompue, puis elle doit fuir
Moscou. Ou aller ? Vers qui se tourner ? Ironie de l'histoire, elle, la jeune
actrice antisémite, se retrouve au Birobidjan. Dans ce petit pays, elle
découvre la vitalité du théâtre yiddish, renommé dans le monde entier. Et c'est
là, auprès de vieux comédiens, que Marina renoue avec le travail d'actrice, le
grand, le vrai, exigeant et généreux. Elle oublie les années de terreur, croit
au bonheur, tombe amoureuse. Il s'appelle Michael Apron, il est médecin et...
américain.

Mais la fin de la Seconde Guerre mondiale modifie les équilibres politiques :
les Américains, alliés d'hier, deviennent les nouveaux ennemis. Accusé
d'espionnage, Michael est envoyé au Goulag. Pour le tirer du camp sibérien ou
il doit mourir, Marina brave l'enfer...

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