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Le journal de Cannes. Nothingwood, Doillon et Rodin, Kidman et Les Proies

Jacques Doillon parle caméra et cadrages, Nicole Kidman parle des femmes et l’Afghanistan est sur la Croisette : Thierry Fiorile présente le Journal du Festival international du film de Cannes 2017.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Jacques Doillon (à gauche) et Vincent Lindon (à droite). (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

Rodin, tout sauf un biopic

Jacques Doillon n’était pas venu à Cannes depuis 1984, 33 ans après, il est fidèle à sa façon de faire du cinéma, dans Rodin, on retrouve sa marque de fabrique. À 73 ans, on ne l’attendait pas sur un tel sujet, mais attention, Rodin est tout sauf un biopic, le cœur de ce film est le processus de création artistique de celui qui a révolutionné la sculpture. Passons sur la vie sentimentale agitée du personnage historique, finalement anecdotique ici, l’intérêt de ce film est la rencontre de trois obsessionnels : Rodin, Doillon et Vincent Lindon, qui a préparé le tournage des mois durant avec des sculpteurs. À l’écran, tout l’artisanat du cinéaste est là : deux caméras, du temps, beaucoup de temps, de la profondeur de champ. En somme, à l’opposé des images fabriquées d’aujourd’hui.

Kidman, au nom des femmes dans le cinéma

Sofia Coppola nous a tellement réjouis avec ses deux premiers films Virgin suicide et Lost in translation que les déceptions qui ont suivi, n’en ont été que plus grandes. Ce ne sont pas Les Proies qui va inverser le processus. En 1971, Don Siegel dirigeait Clint Eastwood dans le rôle de ce soldat nordiste blessé pendant la guerre de Sécession et accueilli dans un internat de jeunes filles, la violence, la tension sont ici remplacées par le marivaudage et les minauderies, c’est sans intérêt. Mais comme Collin Farrell et Nicole Kidman sont deux fois ensemble dans un film en compétition, c’est l’occasion d’entendre à nouveau la star australo-américaine, non pas sur ce film, mais à propos de la place des femmes dans le cinéma mondial. 

Connaissez-vous "Nothingwood"? 

Tout le monde connaît Hollywood, Bollywood, mais connaissez-vous "Nothingwood" ? C'est le nom, ironique, donné à l'industrie cinématographique afghane, plus que confidentielle vous l'imaginez, par le héros d'un documentaire vu à la Quinzaine des Réalisateurs. Salim Shaheen est rien moins que "LA" star du cinéma afghan et toute sa folie, sa démesure, son enthousiasme transparaissent dans Nothingwood, signé Sonia Kronlund. Il est comme chez lui, sur la Croisette. Lui, l'acteur-réalisateur de films d'action à mini-budget. Le cinéma ne lui fait pas peur, logique pour un homme qui a combattu les Talibans. Salim Shaheen a dédié sa vie à la caméra.

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