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Centrafrique : le témoignage du journaliste Etienne Huver

Le journaliste Etienne Huver est en Centrafrique et il est le seul à être entré à Bossangoa. Il couvre la guerre en Centrafrique qui oppose chrétiens et musulmans et fait des centaines de mort. Depuis mars 2013, le nouveau gouvernement de Bangui ne maîtrise plus ses propres troupes.
Article rédigé par Fabienne Sintes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
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L'insécurité est le problème principal à Bangui et le
phénomène s'est généralisé dans toute la ville, explique Etienne Huver. Le
ministre de la Sécurité publique Josué Binoua avoue sa totale
impuissance à maîtriser les choses et explique qu'il n'a pas plus de quatre
voitures de police et de gendarmerie pour ses troupes.

Le gouvernement tente de désarmer les
miliciens qui ont pris le pouvoir en mars, mais ces hommes ne répondent qu'à
leur propre chef et sont quasiment impossibles à désarmer, tant des les rues de
Bangui que dans le reste du pays, estime Etienne Huver.

La coalition Séléka

La coalition Séléka serait composée de chefs
de guerre venant du Tchad, du Soudan ou du Darfour. Au moment de leur prise de
pouvoir, ils n'ont pas hésité à détruire l'état civil de Centrafrique, et aujourd'hui
"il est quasiment impossible de savoir qui est centrafricain. " En Centrafrique
85% de la population est chrétienne, 15% musulmane. Les chefs de guerre ont
principalement recruté chez les musulmans.

A Bossangoa, les villageois pillés et torturés par la Séléka s'arment pour former une armée et demandent aux soldats de leur fournir des munitions. Ils veulent tenter de reprendre Bangui. La ville est quasiment coupée du monde. Les musulmans se rapprochent des postes militaires tenus par la Séléka et les chrétiens de l'évêché.

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