Le Geek de A à Zeid : Sérendipité
Sérendipité. Ce terme barbare a bien du mal à se faire une place dans les dictionnaires français. Issu de l'anglais "serendipity", il signifie le "don de faire des trouvailles".
En clair, "quand on ne cherche pas, on trouve", "dénicher autre chose que ce que l'on cherche" à l’image de Christophe Colomb qui découvre l’Amérique en sondant la route des Indes.
Cet art de la sérendipité s’est largement répandu grâce au web, des errances qui s’avèrent parfois productives par le plus grand des hasards. Le succès récent de ce mot en France s’explique parce que sa définition colle parfaitement aux pratiques numériques d’aujourd’hui. Ce n’est pas la seule mais c’est belle et bien une méthode de recherche propre à la culture du Net. On surfe de lien en lien, de ligne d’hypertexte en correspondance chanceuse dans l’espoir d’y trouver quelque chose sans bien connaitre l’objet même de la quête.
L'employé de bureau qui s'ennuie
Reste que si le web et les médias sociaux ont favorisé cette sérendipité, elle tend désormais à disparaître. En cause, selon certains chercheurs, une production qui ne tend aux lecteurs que ce qui lui plait et qui cherche à reproduire le même type d’article à destination de l'idéal-type de "l’employé de bureau qui s’ennuie", concurrent numérique de la ménagère de moins de 50 ans de la télévision.
Une sérendipité qui est à ranger désormais parmi les espère rares. Des études tendent à prouver que les internautes ont une tendance à se connecter, à interagir et à aimer des contenus similaires. On appelle ça l’homophily, et elle a une conséquence simple : proposer du contenu en fonction de ce que l’utilisateur sait déjà. Le contraire de la découverte d’un nouveau monde.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.