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Le décryptage éco. Macron : un programme pragmatique mais pas révolutionnaire

Emmanuel Macron présente vendredi une partie de son programme économique avec une ambition : inventer un nouveau modèle de croissance.

Article rédigé par franceinfo, Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Emmanuel Macron en meeting à la Mutualité à Paris, le 21 février 2017 (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Son programme était annoncé pour le milieu de la semaine prochaine, mais porté par le ralliement de François Bayrou, Emmanuel Macron lève vendredi 24 février un gros coin du voile dans le journal les Echos. Le candidat d’En Marche ! présente une partie de son programme économique avec une ambition : inventer un nouveau modèle de croissance.

Une croissance écologique et au service de la mobilité sociale, c’est ce qu’annonce le candidat. Pour lui, ni la France, ni l’Europe n’ont été au rendez-vous de la reprise mondiale. La faute à une austérité à contretemps de la crise qui restreint les investissements publics et privés. Ce nouveau modèle de croissance est un modèle à 60 milliards d’euros d’économie mais aussi 50 milliards d’euros d’investissements. Pas question pour le candidat de laisser filer le déficit, il veut rester dans la limite des 3% avec une grosse baisse de la dépense publique. Et table sur une croissance de 1,4 à 1, 8%. Rien de décoiffant jusqu'ici.

120 000 fonctionnaires non remplacés

Macron envisage de ne pas remplacer 120 000 postes de fonctionnaires, dans les collectivités locales et la fonction publique d’Etat, mais ne touche pas à l’hôpital. Des fonctionnaires qui devront respecter la durée légale du travail et retrouver leur jour de carence. Il veut moderniser leur statut et même recruter hors de ce statut. Economie pour les finances de l’Etat : 25 milliards.

Emmanuel Macron prévoit aussi 10 milliards d’économie dans la fonction publique territoriale, 10 milliards sur l’indemnisation du chômage et 15 sur l’assurance maladie en contenant  l’augmentation des dépenses, en réorganiser le système de soin et en modernisant l’hôpital.

Pour Macron, pas question de toucher aux retraites. Il veut aussi ramener le chômage à 7%, contrôler drastiquement les indemnisations et ouvrir l’assurance chômage à tous, salariés mais aussi, indépendants, artisans, libéraux, entrepreneurs. Pour lui, la gestion de l’Unedic devra être publique. En tout, il annonce 25 milliards d’économie sur les dépenses sociales.

Un important plan d’investissement

Le candidat veut aussi investir 15 milliards dans un plan formation et 15 milliards pour la transition écologique et énergétique. Le reste va à la santé, l’agriculture, la modernisation de l’action publique, autrement dit le passage au numérique, les transports et les équipements collectifs – cinq milliards par poste.

Emmanuel Macron veut aussi supprimer les cotisations sociales et les remplacer par une hausse de la CSG. Il ne touche pas à la TVA, ni à la fiscalité de l’assurance vie.  En revanche, il souhaite un seul taux de prélèvement unique de 30 % sur les revenus du capital comme les loyers, les dividendes, les intérêts, les plus-values. Le tout doit aboutir à 20 milliards d’euros de baisse des prélèvements fiscaux.

Programme de droite, programme de gauche ?

Un programme un peu des deux, à l’image de son mouvement et qu’on connaissait déjà un peu. Un programme d’abord réformiste qui veut restructurer, refonder plutôt que de déconstruire. Il ne croit pas, dit-il, dans la purge et le redressement du pays contre lui-même que propose François Fillon. Il n’accepte pas non plus la défaite quant au travail comme Benoît Hamon. Il veut un nouveau modèle de société et d’économie, une sorte de troisième voie qu’on pourrait rapprocher de Blair ou Schroeder.

Son programme a été rédigé avec l’aide de l’économiste Jean Pisani-Ferry, l’ex-commissaire au plan, chargé du suivi du CICE de François Hollande mais aussi ancien proche de Jacques Delors et ex-conseiller de Dominique Strauss-Kahn. Un programme pragmatique mais pas révolutionnaire, un programme du centre, somme toute.


Macron : un programme pragmatique mais pas... par franceinfo

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