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Bien manger, sain et pas cher, c'est possible

Alors que l'inflation a un peu de quoi inquiéter en ce moment, et que les prix de l'alimentation notamment augmentent, le hors-série piloté par la rédactrice en chef, Sophie Coisne, pour le magazine "60 Millions de consommateurs" vise juste : "Manger sain bon et pas cher". 

Article rédigé par franceinfo, Jules de Kiss
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
"Face à l’inflation, diminuer sa facture alimentaire devient un défi. Attention aux promotions mensongères. En revanche, de sérieuses économies vous attendent en faisant vos courses dans des supermarchés d’un genre nouveau". 60 Millions de consommateurs (hors-série) (ANDRIY ONUFRIYENKO / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

La une du dernier hors série de 60 Millions de consommateurs, piloté par Sophie Coisne est un vrai sujet d'actualité lié à la montée des prix, à l'inflation. "Les prix s’envolent ? C’est le moment de mettre en place de nouvelles stratégies de consommation et d’adopter de nouveaux réflexes alimentaires", souligne le hors-série.

À tel point que les distributeurs en ce moment et les transformateurs sont en train de renégocier les niveaux de prix sur lesquels ils étaient tombés d'accord il y a quelques semaines seulement. 

franceinfo : Sophie Coisne, c'est tout à fait nouveau ce phénomène dans la distribution ? 

Sophie Coisne : Effectivement, c'est inédit. Ces négociations ont lieu une fois par an, et cette fois ci, deux semaines après avoir fermé les négociations entre les industriels et les fabricants, ils sont revenus sur la table à cause des augmentations de l'énergie et des matières premières, de manière à pouvoir ajuster les prix des grandes marques.

On constate d'ores et déjà des augmentations fulgurantes sur certaines denrées. Par exemple, une augmentation sur les coquillettes de milieu de gamme. On a plus de 70 à 75% d'augmentation, et les marques de distributeurs, donc celles qui sont vendues dans les grandes surfaces, sont pour le moment celles qui ont le plus augmenté. Par exemple, sur le café, on a 13% de hausse. 

L'un de vos constats, c'est que ces marques distributeurs, en termes de rapport qualité/prix, font parfois mieux que les grandes marques ?

Tout à fait. Nous avons étudié 17 catégories de produits alimentaires dans ce numéro, qui vont des desserts lactés au champagne, en passant par le pain à burger et tous les produits préférés des familles les knackis, les cordons bleus, les frites au four, les yaourts aux fruits et j'en passe.

Et la surprise, quelle que soit la méthode d'analyse, c'est que les marques de distributeurs se placent bien, voire très bien, par rapport aux marques nationales, pour des prix qui vont de 30 à 50% moins cher. L'exemple le plus frappant, c'est celui des frites au four, où on a une marque vraiment discount qui sort grande gagnante avec seulement deux ingrédients. C'est intuitif. De la pomme de terre et de l'huile de tournesol. Elle est deux fois moins chère que la marque nationale, qui est très connue. Et cette marque nationale contient 13 ingrédients pour des frites au four, dont 6 additifs.

L'inflation, la hausse des prix de l'alimentation, c'est aussi l'occasion de mettre en place de nouvelles habitudes de consommation ? 

Il va falloir, pour acheter malin dans la période qui arrive, changer ses routines de consommation pour limiter son budget alimentation, voire le réduire. Il existe beaucoup de solutions qu'on peut mettre en place. Acheter à la ferme, ou en direct au niveau des producteurs, ou des poissonniers, si on habite à côté d'un port de pêche. Acheter en direct, ça permet de réduire le nombre d'intermédiaires et de gagner vraiment beaucoup sur le prix des fruits, des légumes, de la viande et du poisson.

Acheter des fruits et légumes de saison, ou des fruits et légumes un peu oubliés qui sont souvent moins chers. Aller sur les marchés, en fin de marché, pour négocier deux cagettes de framboises pour le prix d'une, puisque c'est l'heure à la fin du marché des grandes négociations. Et puis, évidemment, la grande martingale de ceux qui veulent faire attention à leur budget alimentation, c'est de cuisiner des plats "maison", plutôt que de les acheter tout prêts.

Le "fait maison", c'est un moyen à la fois de manger mieux et de manger moins cher ? 

Tout à fait. Nous nous sommes amusés à étudier et à comparer les prix du "fait maison", de la compote maison, des carottes râpées maison, de la salade qu'on dépiaute soi-même ou du poulet qu'on achète au marché, par rapport à l'équivalent qu'on trouve en supermarché.

La barquette de carottes en supermarché, elle, est deux fois plus chère. Même chose pour la salade en sachet. Certes, ça va plus vite, mais vous en avez deux fois moins dans le sachet qu'une salade qui d'ailleurs, se conservera très bien quelques jours au frigo. Même chose pour la compote de pommes, par exemple, ou la mayonnaise maison. 

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