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Régionales 2021 : le MoDem face à ses frondeurs

Certains des élus du parti centriste préfèrent soutenir la droite aux régionales plutôt que les listes de la majorité présidentielle.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
François Bayrou, président du Modem, lors d'une conférence de presse le 22 septembre 2020 à Paris (France) (MARTIN BUREAU / AFP)

Ce vendredi soir se réunira le Conseil national du MoDem, sorte de Parlement du parti, pour parler de la stratégie pour les prochaines élections, et notamment de la question de l’alliance avec En Marche !

"On a acté d’être ensemble dans toutes les régions", dit-on côté En Marche ! Confirmation au MoDem : "Le Conseil national est unanime pour qu’on présente partout des listes communes. Les adhérents ne comprendraient pas qu’on soit alliés au national, et pas dans les régions."

Aussi, le parti a une question à trancher : que faire de ceux qui s’écartent de la discipline du parti ? Ces élus qui ont d’ores et déjà annoncé qu’eux allaient appliquer une autre stratégie ? Ils sont une quinzaine en tout.

Main tendue

Quelques-uns dans les Hauts-de-France roulent pour le sortant Xavier Bertrand plutôt que le marcheur Laurent Pietraszewski. Six dans le Grand-Est préfèrent Jean Rottner à Brigitte Klinkert. Sept en Île-de-France ont annoncé leur soutien à Valérie Pécresse, une poignée dans le Sud figurera sur les listes de Renaud Muselier, idem en Auvergne-Rhône-Alpes sur celle de Laurent Wauquiez.

Au MoDem, on s’évertue à minimiser leur importance. "Ce sont des choix individuels", tempère une élue de Paris, façon de dire que cela n’engage pas le parti. "Je ne serais pas étonné que certains fassent le chemin inverse", glisse aussi un cadre dirigeant du mouvement démocrate. Lui fait le pari qu’une partie d’entre eux changera d’avis d’ici quinze jours. Le dialogue n’est pas rompu, la main toujours tendue...

"Bibelot sur étagère"

Quant à ceux qui persisteront dans leur démarche, les statuts du MoDem sont assez clairs. "Ceux qui s’affranchissent des décisions prises par les instances ne peuvent plus se prévaloir de notre étiquette", explique-t-on autour de François Bayrou. "Ils passent de représentants du parti au statut de bibelot sur étagère ou de petit chien sur la plage arrière d’une voiture", raille un dirigeant. Une violence dans le propos qui témoigne combien cette question sera sensible dans les quinze prochains jours, le temps des dernières discussions.

Pour autant, pas question de prononcer solennellement des exclusions du MoDem. "L’exclusion rapporte à celui qui est exclu, analyse un cadre. Passer de traître à martyr, c’est une  promotion sociale qu’il ne faut pas leur octroyer."

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