Les grandes entreprises françaises ne se sentent pas "souveraines", d'après un sondage

Près de la moitié d'entre elles s'estiment trop dépendre de fournisseurs étrangers. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par OpinionWay pour la société d’études By.O Groupe.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les grandes entreprises françaises s'estiment trop dépendantes de l'étranger, selon un sondage. Photo d'illustration. (AKINDO / DIGITAL VISION VECTORS / GETTY IMAGES)

Ce résultat résonne d’autant plus après les propos du président de la République, Emmanuel Macron, au Forum économique de Davos, mercredi 17 janvier. Le chef de l’État s’y est prononcé pour un renforcement significatif de la souveraineté économique de l’Europe en général et de la France en particulier. Sur les 500 entreprises sondées par OpinionWay, entre octobre et novembre 2023, un peu plus de 80% des patrons interrogés se disent souverains, revendiquent le drapeau bleu blanc rouge, mais une ligne de fracture apparaît entre grandes et petites entreprises.

Pour les grandes entreprises, l’aspect souverain reste une illusion. C’est-à-dire que, même si les grands groupes affichent leur nationalité française, ils s’estiment aujourd’hui trop dépendants de l’étranger pour se fournir en intrants (les éléments qui entrent dans à la fabrication d’un produit). Quelque 45% des entreprises françaises estiment ainsi ne plus être souveraines dans la production de leurs biens, elles étaient 37% à le considérer en 2022. La proportion ne cesse d’augmenter.

Seuls 5% estiment que relocaliser serait une solution

La dépendance des entreprises françaises vis-à-vis des fournisseurs à l’étranger est considérée comme un frein à leur croissance. Et il n’y a pas que les matières premières qui posent problème. En plus des difficultés rencontrées sur les chaînes d’approvisionnement, les entreprises interrogées regrettent un accès de plus en plus difficile aux biens intermédiaires (produits informatiques, composants électroniques, etc.); mais aussi, et surtout, aux ressources de recherche et développement qui n’est autre que la matière grise humaine.

Seules 5% des entreprises interrogées estiment que revenir en France serait une solution pour résoudre la question. Cette étude est très éclairante sur la notion de produire en France et la perception qu’en ont les entreprises en termes d’efficacité sur leur croissance. Plus loin que l’image bleu blanc rouge qui leur tient pourtant à cœur, c’est la compétitivité en matière de prix qui les préoccupent le plus. Produire made in France avec moins de taxes pour embaucher plus facilement et moins dépendre de fournisseurs étrangers est finalement le message envoyé.

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