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Le brief éco. Pourquoi la Banque centrale européenne s’inquiète, à son tour, de l’épidémie de Covid-19 ?

Si la BCE veut, ou doit intervenir au sujet de la crise engendrée par le coronavirus, le seul outil à sa disposition, ce sont les taux d'intérêt.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
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Publié Mis à jour
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Le siège de la Banque centrale européenne à Francfort (Allemagne). Photo d'illustration. (MAXPPP)

La Banque centrale européenne pourra-t-elle soutenir l'économie en cas de grave crise liée au coronavirus ? Les marchés financiers ont de nouveau dégringolé jeudi 27 février. On devrait enregistrer la pire semaine boursière depuis la crise financière de 2008/2009. La BCE se dit "très préoccupée".

Non seulement on annonce un virus Covid-19 plus violent que le Sras, le Syndrome respiratoire aigu sévère, qui était lui aussi parti de Chine en 2002, il y a donc 18 ans. Mais en plus, depuis, la Chine est passée de la sixième à la deuxième place dans l'économie mondiale. Elle représente aujourd'hui près de 20% de la richesse produite sur la planète contre 5% à l'époque. La Chine, atelier du monde, est devenue la fabrique des angoisses.

Impact macroéconomique inchiffrable

Peut-on chiffrer précisément l'impact sur la croissance de manière globale ? Non, c'est le problème. On voit concrètement l'impact sur les entreprises : des compagnies aériennes comme Air France et l'allemande Lufthansa prévoient déjà des plans d'économies avec arrêt des recrutements ; de plus en plus d'entreprises annulent des voyages d'affaires, ce qui génère moins d’activité. Et puis, surtout, les chaînes de fabrication de certains produits comme l'automobile ou l'informatique sont cassées. En effet, un seul produit fini nécessite aujourd'hui des pièces détachées fabriquées dans différents pays, or, les approvisionnements sont fortement perturbés. Cela aura un impact global évident sur la croissance, mais on ne peut pas le chiffrer pour l'heure. C'est ce qui fait plonger les bourses car les marchés ont horreur de l'incertitude.

Rôle de la Banque centrale européenne

Si la BCE veut, ou doit, intervenir, le seul outil à sa disposition, ce sont les taux d'intérêt. Les taux auxquels entreprises et particuliers empruntent de l'argent pour investir.  En cas de crise majeure, baisser les taux aiderait entreprises et particuliers à maintenir l'activité et la consommation. Les Banques centrales (dont la BCE) activeront-elles ce levier ? Il est encore bien trop tôt pour le dire d'autant qu'en Europe, les taux d'intérêt sont déjà très bas et donc la marge de manœuvre est étroite. La question se pose également pour la Fed, la réserve fédérale américaine, qui a des taux un plus élevés qu'en Europe et donc une capacité d'action plus large. On va de toute façon en reparler dans les semaines, si ce n'est les jours à venir. 

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