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Le brief éco. Mon banquier vaut bien un stress-test

L'Autorité bancaire européenne lance une nouvelle opération de stress-test auprès de 48 établissements bancaires de l'Union.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La porte d'un coffre-fort ouverte. (JEFF GREENBERG / UNIVERSAL IMAGES GROUP EDITORIAL / GETTYIMAGES)

Faire passer aux banques un "stress-test", une épreuve de résistance, un peu comme un crash-test pour les voitures : c'est l’opération que vient de lancer l’Autorité bancaire européenne. L'image du crash-test pour les voitures est tout à fait adaptée. Il s’agit de tester le seuil de résistance des établissements financiers en cas de nouvelle grave crise économique.

Les leçons de la crise de 2008 ont été tirées. Hors de question de retomber dans les mêmes travers et d’aboutir à un nouveau Lehman Brothers, la banque américaine qui avait fait banqueroute et plongé le monde dans le chaos financier.

Enfin, c’est bon pour l’économie réelle car, sans véritablement le dire, ces stress-tests sont aussi l'occasion pour les autorités de faire la chasse aux créances douteuses.

Plusieurs scénarios seront testés

48 établissements, qui représentent 70% des actifs bancaires européens, vont être sur le gril. Le scénario : les banques devront faire comme si elles affrontaient une récession en 2018 et 2019 avec une croissance négative (chute du PIB : −1,2% la première année et 2,2% la seconde). Une autre simulation consistera en une chute de 28% des prix de l'immobilier en Europe à l’horizon 2020.

L’Autorité bancaire européenne et la BCE vont regarder également si les établissements sont capables de résister à une explosion des dettes publiques ou des entreprises. Que feraient les banques si les assurances manquaient de liquidités pour rembourser leurs clients ? Enfin, les établissements financiers devront prouver qu'ils peuvent gérer leur passif face à une hausse violente des coûts de financement sur des marchés, eux-mêmes en pleine déroute. Evidemment le Brexit a été intégré dans tous les cas de figure.

Des tests riches en enseignements

Il y a eu trois stress-tests depuis 2014 et la nouvelle vague lancée jeudi 1er février est annoncée comme la plus gratinée. Les précédentes ont servi : les banques ont renforcé ce que l’on appelle leurs fonds propres (elles sont obligées d'avoir en caisses nettement plus d'argent qu'elles n'en ont d'engagé à l'extérieur).

On s’est aperçu aussi que les deux principales banques allemandes, dont la Deutsche Bank, n’étaient pas si solides qu’elles le prétendaient. On a décelé l’extrême fragilité de la banque italienne historique Monte Dei Paschi di Siena, recapitalisée ensuite par l’Etat italien. En revanche, pas de problèmes du côté des banques françaises. Les résultats de ces tests de résistance seront connus le 2 novembre prochain.

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