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Le brief éco. Le quinquennat Hollande plombé par ses choix budgétaires

Huit mois avant l’élection présidentielle, l’OFCE – un centre d'études rattaché à Sciences Po – dresse le diagnostic économique du quinquennat de François Hollande. Les conclusions ne sont pas très tendres avec le chef de l’Etat

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le ministère de l'Economie et des Finances, à Paris. (LOIC VENANCE / AFP)

"Quinquennat de François Hollande : enlisement ou rétablissement". Le titre du rapport de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) ne laisse pas grand choix. De cette alternative, les auteurs semblent privilégier la première option. C’est d’autant plus marquant quand on sait que l’OFCE est un think tank classé à gauche, donc peu suspect de collusion avec la droite en pleine campagne électorale.

Ce que dit le rapport de l'OFCE

L’OFCE dresse un bilan en demi-teinte de l’action de François Hollande à l’Elysée. Premier constat : l’impact des hausses d’impôts du début de mandat a été sous-estimé. L’ampleur du choc fiscal sur les ménages – 35 milliards d’euros d’augmentations d’impôts depuis 2012 –, ajoutée aux politiques d'austérité dans l'Union européenne, a comprimé la demande intérieure et extérieure, ce qui a freiné la baisse du chômage.

Deuxième constat : les choix budgétaires faits pendant le quinquennat ont eu pour effet, certes, de réduire les déficits publics, mais ont bridé la croissance d'environ 0,8% par an en moyenne entre 2012 et 2016. En résumé : la hausse des impôts et le manque de clarté dans la politique budgétaire ont plombé le mandat.

Ce qui marche

L’aspect positif se trouve du côté de la politique adoptée pour les entreprises, avec le CICE et le pacte de responsabilité : la baisse des charges commence à porter ses fruits. 40 milliards d’euros de baisses de charges liées au repli des prix du pétrole ont permis aux entreprises de rétablir leurs marges. Nous sommes revenus au niveau des années 2000. Un vrai ballon d’oxygène sans lequel la situation de l’emploi serait pire aujourd’hui.

Ce qui ne marche pas

D’évidence, le mélange des recettes traditionnelles de la gauche (hausse de la fiscalité) avec les politiques libérales (aide aux entreprises) ne fonctionne pas. Les augmentations d’impôts ont des effets directs à court terme (sur la consommation des ménages), alors que les aides aux entreprises ont des effets de long terme, non quantifiables immédiatement.

Un véritable hiatus, par manque de clarté. Avoir voulu ménager la chèvre et le chou restera peut-être l’erreur de François Hollande, tout au long de son quinquennat. Et ce n'est pas la baisse d'impôts d'un milliard d'euros pour les classes moyennes, que devrait annoncer le chef de l’Etat jeudi 8 septembre, selon Les Echos, qui va changer la donne.

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