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Les oiseaux sont de plus en plus colorés en s'approchant de l'équateur

Une étude britannique et hongroise vient de le confirmer scientifiquement : plus on se rapproche de cette ligne imaginaire tracée autour de la Terre, à mi-chemin de ses pôles, plus les oiseaux ont un plumage aux couleurs vives.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un perroquet adulte Ara lmacao et ses petits du Costa Rica. (VW PICS / UNIVERSAL IMAGES GROUP EDITORIAL via GETTYIMAGES)

Des chercheurs des universités de Sheffield et Debrecen, en Grande-Bretagne et en Hongrie, ont pris en photo le plumage de 4 500 espèces de passereaux, un ordre qui rassemble plus de la moitié des oiseaux vivant sur Terre. Objectif : se rendre compte que les oiseaux ont un plumage de couleurs vives en s'approchant de l'équateur géographique.

IIs ont photographié le mâle et la femelle de chaque espèce (leur ventre, leur dos, leurs ailes), puis ils ont analysé la couleur de chaque plumage pixel par pixel, et par informatique, grâce à un système de deep learning, – système qui permet de traiter une énorme masse de données. Chaque espèce a pu être représentée sur une carte du monde en fonction des couleurs de son plumage. À la fois tel qu’il apparaît à des yeux humains, et aux yeux des oiseaux.

Car les volatiles ne voient pas leurs congénères exactement avec les mêmes couleurs que nous. Ils les perçoivent dans l'ultraviolet et détectent donc des nuances invisibles à nos yeux. Dans leur travaux, ces chercheurs ont pris soin de prendre des photos avec les couleurs visible dans les UV et en dehors. Et la conclusion est sans appel : plus on se rapproche de l'équateur, plus les plumages sont bariolés. Il existe bien un gradient de coloration qui évolue en fonction de la latitude, comme le pensait Charles Darwin au debut du XIXe siecle. Ces travaux ont été publiés dans la revue Nature Ecology and Evolution.

Une question de camouflage

Le mystère n’est pas complètement éclairci, mais plusieurs pistes sont avancées pour expliquer de phénomène. D’abord, dans une végétation luxuriante, ces couleurs vives permettent aux oiseaux à la fois de se camoufler et d’être visible de leurs congénères, à courte distance, alors que, chez nous, les moineaux, mésanges ou pinsons se fondent plus facilement dans le paysage avec des nuances de gris ou marron, notamment en hiver. Il y a aussi la piste de l’alimentation : dans les zones tropicales, les oiseaux se nourrissent plus facilement de fruits et de nectar. Ils absorbent ainsi davantage de caroténoides, qui permettent de synthétiser les pigments nécessaires à un plumage jaune rouge ou orange.

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