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La déforestation de l'Amazonie au plus haut depuis douze ans

L'Institut national de recherche spatiale (INPE) a donné les chiffres de la déforestation au Brésil. Plus de 11 000 km² de forêt amazonienne sont partis en fumée cette année. C’est plus que l’an dernier, quand tout le monde voulait sauver la forêt tropicale.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une partie de la fôret amazionienne au Brésil, le 7 août 2020. (FLORIAN PLAUCHEUR / AFP)

Il n'y a pas eu de hastag sur les réseaux sociaux pour l’Amazonie cette année, il n'y a pas eu de chèque en millions de dollars de la part de vedettes américaines pour essayer de la sauver. Pourtant, la forêt tropicale au Brésil a perdu 11 088  km², 9,5% de plus qu'en 2019. C'est comme si la Jamaïque avait été incendié ou les deux départements savoyards. Malgré le limogeage de son directeur Ricardo Galvão, l'an dernier, l'Institut national de recherche spatiale poursuit son travail et a annoncé lundi les chiffres alors que la saison des feux 2020 est terminée. 
 

Des incendies plus reguliers

Il n'y a pas que le Covid-19 qui a détourné notre attention de l'Amazonie cette année. La polémique de 2019 a aussi été déclenchée par ce que l'on a appelé "le jour du feu". Ce jour d’août 2019, des centaines d’incendies volontaires ont été allumés le long d’une route qui traverse la forêt dans l’état du Para, en plein centre du Brésil. Il s'agissait de transformer des zones forestières en prairie pour le bétail notamment. Mais avec la sécheresse, ces incendies ont vite débordé et sont devenus incontrôlables. C’est l'évènement qui a rendu la déforestation si visible l’an dernier.

En 2020, le feu s’est fait plus discret, mais il a ravagé régulièrement différentes zones du pays, en particulier le Pantanal, à la frontière avec la Bolivie et le Paraguay : une réserve de biodiversité ainsi qu'un refuge notamment pour les jaguars.  
 

Une surveillance par satellites efficace

Depuis 30 ans, l’Institut national de recherche spatiale (INPE) s’appuie sur les images envoyées par des satellites d’observation de la Terre : américains, européens et aujourd’hui chinois. Ce programme est né sous la dictature militaire pour observer l’expansion de la forêt à l’intérieur du pays à l’époque. Mais dès la fin des années 80, il montre les pertes forestières. Une collaboration s’engage avec la police de l’environnement qui pouvait intervenir rapidement quand les satellites repèrent des incendies.

Une collaboration mise à mal par le président Bolsonaro qui préfère exploiter la forêt plutôt que la protéger. Mais ce n'est pas qu'un problème pour la forêt tropicale puisque ces incendies en 2020 ont relargué dans l’atmosphère beaucoup de CO2. Le Brésil va donc réussir l'exploit d'être le seul gros pollueur à avoir augmenté ses émissions de gaz à effet de serre cette année, alors que la pandémie a ralenti celles de tous les autres.  

 

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