Covid-19 : les pollens sont un facteur aggravant, que l'on soit allergique ou pas
Une étude des chercheurs allemands vient d'établir une corrélation entre l'augmentation des cas de Covid-19 au printemps dernier et la saison des pollens.
Les preuves s’accumulent sur les liens entre le Covid-19 et les pollens. Ils sont un facteur aggravant et pas seulement pour les personnes allergiques. Frêne, ambroisie, peupliers, bouleau : ces mots font frémir les allergiques aux pollens. La saison pollinistique a commencé le mois dernier avec la floraison des noisetiers et des aulnes. Elle se poursuit cette semaine avec les frênes, les peupliers et les saules. Un calendrier que les personnes allergiques connaissent bien et qui leur demande cette année de redoubler de prudence avec le coronavirus.
C'est parce qu'il y a un an, l'épidémie a brutalement accéléré en pleine saison des pollens que des chercheurs de l’université technique de Munich ont voulu voir s'il y avait un lien. Ils ont donc analysé les données de 130 stations de mesure des pollens dans l’air dans 31 pays dans le monde, en février-mars 2020. Dans leur article publié dans la revue Pnas, ils estiment que leur présence fait varier le taux d’infection de 44%. Ils ont vu qu’une grande concentration de pollens dans l’air provoquait quelques jours plus tard plus de cas Covid : environ 4%. Mais encore une fois, une corrélation n’est pas forcément une cause. Ils ne savent pas vraiment dire si les pollens servent de "taxi" pour les particules de virus jusqu’à notre nez, comme on le pense aussi pour les polluants de l'air. En revanche, ils ont montré que les pollens ont le don de neutraliser certains gènes de notre système immunitaire. Pour résumer on va dire qu’on ne sait pas vraiment si les pollens provoquent des cas de Covid-19 mais on peut dire qu'ils nous affaiblissent et donc n'arrangent pas la situation.
Le masque protège les allergiques et les autres
Beaucoup d'allergiques se sont inquiétés parce qu’ils ont eu des symptômes qui ressemblent à ceux du Covid-19 : le nez qui coule, la toux, des maux de tête. Mais la prise de médicaments antihistaminiques fait vite son effet en général sur ces allergies. Et les pollens sont un problème pour tout le monde.
En effet, d’autres chercheurs suisses et allemands ont montré en laboratoire qu'ils pouvaient favorisés l’inflammation et rendre les cellules nasales plus réceptives à certains virus respiratoires. Cette étude publiée dans la revue Allergy en 2019, donc avant le Covid-19, n’a pas travaillé sur notre coronavirus d’aujourd’hui mais elle intrigue les scientifiques qui cherchent ce lien entre pollen et Covid. En tous cas, cela montre l’intérêt du port du masque en extérieur quand il y a du monde, surtout avec les pollens qui arrivent. Il aura en plus la vertu de réduire les allergies.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.