5 000 exoplanètes ont été découvertes !
C’est un jalon : il y a 5 000 autres mondes dans l’Univers. Depuis la première découverte en 1995, on n’a pas cessé de découvrir de nouvelles planètes, de toutes sortes, y compris des types qui n’existent pas dans notre Système solaire. Et l’on évalue désormais qu’il y en a autour de chaque étoile ou presque…
Le billet science du weekend avec Mathilde Fontez, rédactrice en chef du magazine scientifique Epsiloon, regarde aujourd'hui vers le ciel, car les astronomes de la NASA viennent d’annoncer qu’une étape a été franchie : 5 000 exoplanètes ont été découvertes.
franceinfo : 5 000 planètes qui tournent autour d’autres étoiles que la nôtre, Mathilde ?
Mathilde Fontez : Oui, c’est un jalon. Il a été franchi cette semaine : 65 de ces planètes ont été ajoutées à la liste d’un coup – leur existence a été validée par des observations au télescope. On compte donc aujourd’hui – précisément – 5 005 exoplanètes. 5 005 mondes, qui gravitent autour d’autres étoiles.
La première exoplanète a été découverte en 1995, elle s’appelle Pegasi 51-b : ses découvreurs ont reçu le prix Nobel pour ça, en 2019. Et aujourd’hui, on voit qu’il y a des exoplanètes partout.
5 000 expoplanètes, c’est beaucoup ?
C’est beaucoup, parce que les statistiques qu’on tire de ces détections donnent le vertige : en fait, toutes les étoiles, ou presque, auraient des planètes. Il y aurait des centaines de milliards d’exoplanètes dans notre galaxie.
Avant de les observer, avant 1995, les astronomes soupçonnaient qu’il existait d’autres mondes. Pourquoi les autres étoiles, les autres soleils, seraient-ils différents du nôtre ? Mais en près de 30 ans d’observations, ils ont été soufflés par leur profusion – il y en a partout, de toutes sortes : des géantes gazeuses, des planètes de la taille de la Terre.
Et même de nouveaux types de planètes, qui n’existent pas dans notre Système solaire. Par exemple des super-terres : ce sont des planètes deux fois plus grosses que la nôtre, sans doute constituées en grande partie d’eau : 30% des exoplanètes détectées sont de ce type. Et il y en aurait dans la moitié des systèmes planétaires. Alors que dans le nôtre, il n’y en a pas.
Cette diversité, c’est la grande découverte ?
Clairement oui. Les astronomes parlent beaucoup aujourd’hui de cette surprise : avant ces observations, c’était une évidence pour eux : ils allaient découvrir des systèmes qui ressemblent au nôtre. Huit planètes bien rangées : des rocheuses d’un côté, comme la Terre ou Mars, et des géantes gazeuses plus loin, comme Jupiter et Saturne.
Alors qu’en fait pas du tout : tous les systèmes sont très différents : on trouve des super-terres partout, mais aussi des planètes surchauffées, des géantes tout près de leur étoile, des planètes dont l’orbite est très inclinée.
Qu’est-ce qu’on sait précisément de ces exoplanètes ?
En fait, pas grand-chose. Tout simplement parce qu’on ne les voit pas, pour la plupart. On détecte leur orbite, leur taille ou leur masse. Mais c’est tout. Et à partir de ça, on dessine de jolies vues d’artistes, dont on ne sait pas du tout si elles sont réalistes. C’est le défi maintenant : observer vraiment les exoplanètes, savoir si elles ont une atmosphère, si elles ont des océans. Et évidemment, si elles pourraient abriter une vie.
Pour ça, les astronomes ciblent les systèmes qui sont les plus proches de la Terre, les seuls qu’on peut espérer voir. Il y en a un en particulier qui concentre l’attention : Trappist-1, un système découvert en 2015 par un télescope belge – oui, c’est pour ça le nom. Il contient sept planètes. Il gravite à 40 années-lumière de la Terre, et le télescope spatial James Webb, qui a été mis en orbite en début d’année, devrait être capable de le voir. C’est l’une de ses premières cibles…
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