La médaille du jour. Dépité, Hervé Gérardin, passionné de cyclisme féminin, jette l'éponge

 La médaille du jour est attribuée à Hervé Gérardin, l'homme qui s'est démené pour la promotion du cyclisme féminin en France. Depuis plus de dix ans, ce Francilien tente de relancer le cyclisme féminin en France avec la Route de France internationale, la version féminine du Tour de France. Chaque année, l'homme met ses économies pour mettre la course sur pied et mobilise même sa famille pour jouer les bénévoles. Problème : il a toujours autant de mal à collecter les fonds nécessaires et cette année encore, comme l’an passé, la course ne pourra pas avoir lieu. L'an passé, elle avait été annulée en raison d'un conflit avec l'Union cycliste internationale qui trouvait que le calendrier était trop chargé, les deux parties n’étaient pas tombé d’accord sur les dates. Cette année en revanche, tout était calé, l’Union cycliste internationale et son nouveau président David Lappartient soutenait l’épreuve, le ministère des Sports aussi. Les affiches avaient même été lancées et les dates bloquées du 5 au 10 juin avec six jours de course à travers la France. Le grand rendez-vous pour relancer le cyclisme féminin allait enfin pouvoir avoir lieu.

La communauté d'agglomérations de Nevers fait capoter le projet

Tout était prêt sauf qu'une communauté d'agglomérations, celle de Nevers, qui n'avait pas encore signé les papiers d’engagement, a préféré se retirer pour privilégier d'autres événements sportifs. "Énorme rebondissement vendredi dernier, écrit Hervé Gérardin sur la page Facebook de la course. D'abord un appel, puis un courrier reçu samedi confirmant le retrait d’une collectivité qui se désengage en totalité du projet malgré des écrits et remet en cause les deux étapes dans la Nièvre. N’ayant aucune solution de remplacement, je suis contraint à moins de 7 semaines du Grand Départ de prendre une décision dans l’urgence. C’est avec une grande amertume que j’ai pris la décision ce dimanche d’annuler l’édition 2018 de la Route de France Internationale Féminine."

Impossible de faire sans les collectivités : la Route de France est financée en très grande partie par elles. Il faut dire que les sponsors privés ne se bousculent pas pour venir. L’an passé, Francis Coquoz, ancien responsable des équipes de France féminines, alertait déjà sur le mépris des sponsors et des partenaires envers le cyclisme féminin : "Un partenaire du Tour de France qui fournissait de l’eau au Tour de France a été contacté par l’organisateur de la Route de France. Il lui a répondu qu’il n’y avait plus d’eau, que les garçons avaient tout bu !"

Hervé Gérardin jette l'éponge

Une situation qui fait en tout cas désordre à l'heure où on n'arrête pas de vanter les actions en faveur du sport féminin. Quant à Hervé Gérardin, après des années passées à batailler, il jette l'éponge et annonce se retirer définitivement du milieu du cyclisme féminin international. "Cette annulation aura sûrement dans les jours prochains des répercutions très importantes quant à la survie de la société mais je peux vous annoncer officiellement mon retrait définitif dans le milieu du cyclisme féminin international", conclut-il.