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"Ce G20 est raté" (Michel Sapin)

Invité de France info ce matin, le secrétaire national du PS en charge de l’économie n’a pas attendu la clôture du sommet du G20, cet après-midi à Cannes, pour en faire le bilan. Le G20 de Nicolas Sarkozy devait "remettre de l’ordre dans le monde". Mais ce n’est qu’un G20 qui se tourne vers l’Europe et qui dit : "remettez de l’ordre chez vous", estime Michel Sapin.
Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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Évidement, les volte-face du Premier ministre grec Georges Papandréou n’ont pas facilité les choses, mais le couple franco-allemand paie aujourd’hui ses erreurs, estime Michel Sapin. La première, "c’est de ne pas avoir frappé suffisamment fort et suffisamment tôt ", explique-t-il. Une "erreur de tempo " qui s’accompagne selon lui d’un manque cruel de "considération " à l’égard du peuple grec.

"Tout ce qui est dans le projet socialiste n’est pas fait pour être
mis en application immédiatemen
t"

Interrogé sur les réponses à la crise financière qui touche tous les pays européens, y compris la France, Michel Sapin défend l’idée selon laquelle le Parti socialiste, s’il revient au pouvoir, va pouvoir changer les choses. Mais pas forcément tout de suite. "Le projet socialiste est une vision à un an, cinq ans, dix ans ", souligne-t-il. Autrement dit, "tout ce qui est dans le projet socialiste n’est pas fait pour être mis en application immédiatemen t". Il sera donc question de priorités. Et "les priorités, c’est le rôle d’un candidat à la présidence de la République". A François Hollande, donc, de faire et d’annoncer ses choix pour le quinquennat à venir, s’il est élu. Ce qui est sûr, c’est que "si on apporte des moyens supplémentaire quelque part, c’est que l’on fait une recette nouvelle ou que l’on diminue une dépense ailleurs ", prévient Michel Sapin. "Personne ne peut croire qu’on peut tout promettre, n’importe comment, dans une situation économique, budgétaire et financière aussi grave que celle que connait la France ", poursuit-il.

Quant au cas Jean-Noël Guérini, dont le bureau national du PS a demandé mercredi soir la mise en retrait après que le président du conseil général des Bouches-du-Rhône a été mis en examen notamment pour prise illégale d’intérêts et association de malfaiteurs, Michel Sapin défend la ligne de son parti. Certes, "la présomption d’innocence doit être respectée pour lui comme pour tout autre ", estime-t-il. "Mais il y a une difficulté à diriger une collectivité grosse comme celle-ci quand un soupçon pèse sur vous ", poursuit-il. Moralité : "Dans la situation d’aujourd’hui, il faut de la clarté et cette clarté elle passe par un retrait de la présidence du conseil général ".

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