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Rapport Gallois : dernier épisode d'un feuilleton politique

Le rapport Gallois va être remis au gouvernement aujourd'hui. C'est le point final d'un feuilleton qui alimente la chronique depuis cet été, depuis que le couple exécutif a missionné le commissaire à l'investissement. 
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le rapport
Gallois, tout Paris l'aurait depuis
longtemps, selon quelques plumes bien
informées de la presse nationale. Tout le
monde l'aurait, mais personne ne le montre
vraiment. Du coup, depuis que
l'ancien patron d'EADS s'est vu commander ce rapport sur la compétitivité des
entreprises en août, c'est un peu comme le
furet de la chanson : celui qui est passé
par ici et qui repassera par là. On en
voit fleurir des bonnes feuilles présumées, ici
dans le Figaro, là dans Les Echos. Il faut dire que Louis Gallois
lui-même a parfois lancé la machine. Comme
lors d'une rencontre sur l'économie cet été, avant d'avoir été missionné, où
l'on constate que l'homme n'hésite pas à réouvrir les sujets polémiques, en affirmant que la question de l'exploitation des
gaz de schiste devait au moins être étudiée.

Depuis trois mois, entre infos et intox, la presse distille des fuites. L'exécutif
dément plus ou moins énergiquement. Exemple en octobre : Le Parisien affirme que le rapport remet en cause
les 35 h. Réponse de jean-Marc Ayrault : la
mesure ne figure pas dans le projet de rapport.

Il y a quand même une info persistante, c'est ce fameux choc de compétitivité de 30
milliards d'euros en allégement de charges sociales. Il impliquerait une hausse
de TVA et/ou de CSG. C'est la mesure du rapport qui dérange le gouvernement, qui vient de concocter le budget le plus
rigoureux de la Ve République. Alors nouveau bémol, joué par le chef d'orchestre en personne, François Hollande. Il corrige le terme de choc et préfère celui de
trajectoire. Remplacé aujourd'hui par un "pacte" de
compétitivité.

Et le président de la République d'affirmer que le rapport
n'engage que son auteur et pas l'exécutif.
De là à dire que le gouvernement se prépare à enterrer le rapport qu'il a
commandé, il n'y a qu'un pas, bfranchi et même sauté à pieds joints par
l'opposition. Le député UMP de Haute Loire,
Laurent Wauquiez, appelle à respecter les
mesures préconisées et ironise sur la mise au placard du
rapport.

Vieux système bien connu à droite, où il y a déjà un volumineux rapport dans
l'armoire : le rapport Attali. Nouveau démenti gouvernemental : on jure que le
rapport ne sera pas enterré. Mais le gouvernement tient ses propres séminaires
sur la compétitivité. Histoire de ne pas laisser le champ complètement libre à
son rapporteur.

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