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Le PS face au casse-tête des européennes

Jean-Christophe Cambadélis, qui prendra mardi soir les commandes du PS, à l'issue du Conseil national, doit faire en sorte que le parti ne se prenne pas une deuxième raclée après celle des municipales.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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Et la campagne qui s'ouvre
prend une résonance particulière avec les événements qui enflamment l'est de
l'Ukraine. 

Le futur Premier secrétaire n'aura
pas beaucoup de temps. Il ne reste que six semaines avant le scrutin. Avec les
vacances et les ponts du mois de mai, le vote est quasiment déjà là, à portée
de bulletin. Ça va aller très vite.

Le cas le plus délicat, celui
de l'Île-de-France, a été réglé sans traîner : Pervenche Berès, deuxième
de liste, eurodéputée connue pour son sérieux, mènera la bataille en lieu et
place d'Harlem Désir, grillé, recasé au gouvernement. "Elle n'était pas
notre premier choix en termes de notoriété, mais aucun autre nom
s'imposai
t ", reconnaît un responsable socialiste, qui ajoute :
"Il n'était pas question de déplacer Vincent Peillon, engagé dans le
Sud-Est, au risque de décrédibiliser un peu plus ce scrutin régional que les
Français ne comprennent toujours pas
".

Ce n'est pas faux, il faut
s'attendre à une abstention massive.

Mais sur quoi le PS peut-il faire campagne ?

Il y a déjà le match pour la
présidence de la Commission, le Parti socialiste soutenant l'allemand Martin
Schulz face au luxembourgeois Jean-Claude Juncker, candidat du PPE, le Parti
populaire européen. Le message du PS, "Oui à l'Europe, mais avec une
autre logique que celle de l'austérité", va se compliquer quand le
gouvernement rendra sa copie à Bruxelles sur le sérieux budgétaire, en
réclamant un sursis pour atteindre les 3%, que Michel Sapin promet tout de même
pour l'an prochain. Les 50 milliards d'économies exigés par François Hollande
vont fabriquer des mécontents, qui auront le choix entre abstention et vote
sanction, comme pour les municipales. Les mêmes causes produisent les mêmes
effets.

Justement, la concurrence est rude.

Elle est d'abord interne à la
majorité, avec des Verts qui font cavalier seul et veulent réitérer l'exploit
de Dany Cohn-Bendit en 2009. Vous y ajoutez un Front de Gauche très remonté
avec un Jean-Luc Mélenchon sur son terrain de prédilection. Et la surprise du
chef, les listes que lance Caroline de Haas, co-fondatrice d'Osez le Féminisme,
proche de Benoit Hamon et Najat Vallaud-Belkacem, qui a opportunément claqué la
porte du PS la semaine dernière. "C'est ce que l'on appelle la
reconnaissance
", ironise un cadre du parti. Le morcellement n'est jamais
très bon.

Le parti va accorder ses violons avec
l'exécutif ?

C'est ça la nouveauté, du
moins sur le papier : tout le monde est censé se parler : le
"gouvernement de combat" sera désormais en lien avec le
" parti de Camba ", le jeu de mots date de ce week-end. C'est le
principe du trépied : Elysée-Matignon-Solferino, en prise directe, et sans
couacs de préférence.

L'objectif est d'atteindre
les 20 points, plus qu'en 2009, même si certains au PS craignent que le parti
n'atteigne que la 3e marche, derrière l'UMP et le FN. L'important est
de ne pas se retrouver hors du podium et de ne pas faire la démonstration que remanier
avant les Européennes n'aura servi à
rien.

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