Le Parti communiste français célèbre "l'enterrement de son enterrement"
Ses nouveaux militants, le PCF les doit à son maillage du terrain, ce réseau qui constitue sa grande force, y compris face à son allié et pourtant principal concurrent, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon. Le PG dispose certes d'un leader charismatique, et de troupes motivées et efficaces, mais il n'a pas la glorieuse histoire de son partenaire du Front de Gauche. Mélenchon aurait donc "remis le rouge à la mode", mais c'est encore au PCF que ce rouge irait le mieux.
Le PCF veut donc y croire, et affirme avoir rompu avec trois décennies de déclin. Cette année 6.500 nouveaux militants auraient pris leur carte, soit deux fois plus que l'an dernier, ce qui porterait à 130.000 le nombre de militants communistes. Données invérifiables, bien sûr, comme pour tous les partis... Du côté des urnes, en revanche, les chiffres ne trompent pas : malgré les 4 millions de voix remportées à la présidentielle par Jean-Luc Mélenchon, le Front de gauche a fait un score décevant aux législatives, et il a fallu la bienveillance du parti socialiste pour que ses élus puissent constituer un groupe à l'Assemblée.
Prochaine échéance électorale : les municipales de 2014. Et là, le PCF hésite : alliance ou indépendance ? Faut-il rentrer dans le rang pour négocier des alliances électorales avec le PS, comme d'habitude, ou suivre le panache rouge de Jean-Luc Mélenchon ? Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a jusqu'ici pris soin de laisser la porte ouverte en jouant les "gentils flics" avec le gouvernement ; mais la stratégie semble changer. Pierre Laurent promet désormais des "surprises", au diapason de Jean-Luc Mélenchon, pour qui "on peut gouverner autrement ce pays. Une autre majorité peut se construire avec le Front de gauche, le secteur de gauche du Parti socialiste et les Verts" , a précisé le leader du Parti de gauche hier sur France 3. Pendant ce temps, au Sénat, les élus Front de gauche s'opposent ouvertement au gouvernement, en votant contre la proposition de loi socialiste sur l'énergie, le projet de loi d'orientation budgétaire, et le projet de budget de la Sécurité sociale.
Les communistes seraient-ils tentés par une aventure à la Syriza, du nom de cette coalition grecque de partis de la gauche radicale, devenue deuxième force politique du pays devant les socialistes du Pasok ? En tout cas les socialistes mettent en garde leurs turbulents partenaires : "si nous échouons, ça n'est pas l'extrême gauche qui prendra la relève" , explique ainsi en privé le premier ministre Jean-Marc Ayrault. "L'alternative à la gauche au pouvoir, c'est la droite alliée à l'extrême droite, car les français voudront essayer autre chose" .
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