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L'UMP en sortie de crise provisoire

L’UMP évite le big plongeon. Pour l’instant. En attendant les résultats de l’enquête Bygmalion…
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (© RF)

Le triumvirat aura été bigrement efficace : les trois ex-Premiers ministres avaient déjà plié l’affaire entre eux, en amont du bureau politique hier après-midi. Réunion rapide dans le secret du bureau de François Fillon : nous allons réclamer les pleins pouvoirs jusqu’au congrès à l’automne, mais il faut en échange faire une concession aux Sarkozystes: va pour nommer Luc Chatel secrétaire général. Le trio Juppé-Fillon-Raffarin prendra les rênes de façon provisoire, et Chatel signera les chèques, du moins avec le peu d’argent qui reste dans les caisses. Un coup de fil à l’ancien vice-président délégué du parti pour lui proposer le deal, ce qui n’a pas été difficile : Luc Chatel, ancien soutien de Raffarin, a aussitôt accepté, pour rendre service. D’où sa décontraction à l’arrivée au siège rue de Vaugirard. Il connaissait déjà sa mission. Son profil Wikipédia a aussitôt été changé. Du cousu main.

Un bureau politique rondement mené

Pour une fois! Alain Juppé a mis son départ dans la balance : c’est à prendre ou à laisser, ou je rentre dans ma thébaïde de Bordeaux.  Puis il a tancé Nadine Morano pour son interview au Parisien * dans laquelle elle avait taclé les trois briscards. Mais ce sont eux qui ont eu le dessus. La troïka a hérité des pouvoirs administratifs et financiers de l’UMP : le trio aura tout le loisir de mettre son nez dans les comptes et l’organisation d’un parti au bord de la banqueroute et de l’implosion. Les quatre mois qui arrivent s’annoncent difficiles.

Les sujets qui fâchent remis à plus tard

Et ils sont nombreux. Faut-il vendre le siège de l’UMP, faut-il changer de nom ? Que faire de la centaine de permanents tous sarkozystes ou copéistes ? Il y a le sort du directeur général Eric Cesari, homme de confiance mis en place par Nicolas Sarkozy, occupait le poste de directeur général. Il sera sans doute écarté, enquête Bygmalion oblige. L’affaire va désormais polluer la vie du parti. Les amis de Jean-François Copé affirment que les millions détournés auraient permis de couvrir les mirifiques dépenses de la campagne de 2012. Alors que les amis de Nicolas Sarkozy laissent entendre que les fausses factures auraient rempli en fait les caisses des Copéistes. Autant dire que les premiers résultats de l’enquête en cours s’annoncent dévastateurs.

La question de la primaire sur la table

La troïka veut l’imposer pour 2017, elle est dans les statuts. Les trois anciens Premiers ministres remportent la première manche, en bloquant l’offensive de Nicolas Sarkozy, lui qui estime que l’élection à la présidence du parti à l’automne tiendra lieu de primaire. Rendez-vous est pris à la fin de l’été pour connaître sa décision : y retourner ou pas. En attendant, l’UMP, qui prend l’eau de toutes parts, évite provisoirement le naufrage. Mais pour combien de temps ?

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