L'interview éco. Olivier Mathiot (PriceMinister-Rakuten) : "Nous dénonçons l'instabilité législative et fiscale en France"
Olivier Mathiot, co-président de France digitale, et co-fondateur de PriceMinister-Rakuten a expliqué, sur franceinfo mardi 15 novembre, les mesures qui menacent les entreprises numériques.
Quatre ans après l'affaire des pigeons, les jeunes entreprises numériques interpellent le gouvernement sur plusieurs mesures qui menacent, selon elles, leur secteur. Olivier Mathiot, co-président de France digitale, et co-fondateur de PriceMinister-Rakuten explique leurs raisons sur franceinfo.
franceinfo : Vous dénoncez entre autres une décision des députés ces jours-ci. Ils veulent durcir la fiscalité sur l'attribution des actions gratuites par les entreprises à certains salariés, car de grands groupes les utilisent aussi. Comprenez-vous leur volonté de lutter contre les abus ?
Olivier Mathiot : Nous dénonçons avant tout l'instablité législative et fiscale en France. La Loi Macron date d'à peine un an, elle a permis d'obtenir des cotisations sociales plus favorables pour les start-ups, de façon à ce qu'elles distribuent plus largement des actions à l'ensemble de leurs salariés. Quelques mois plus tard, une députée remet en cause le dispositif...
Selon une étude du cabinet Proxinvest, les dirigeants des 120 plus grandes entreprises françaises ont augmenté en moyenne leur rémunération de 20% l'an dernier. Et souvent en utilisant ces actions gratuites...
Deux sortes de capitalisme s'opposent. Il faudrait probablement séparer un peu mieux ces deux mondes. Les députés ont raison de vouloir un système particulier pour les PME qui ne distribuent pas de dividendes, mais il faudrait l'étendre aux ETI, les entreprises de taille intermédiaire. La France a beaucoup de start-ups et beaucoup de grands groupes, mais pas assez d'ETI, comme Priceminister, Blablacar ou Criteo.
Emmanuel Macron annonce demain sa candidature à la présidence de la République. Le soutenez-vous ?
Nous avons eu un très bon dialogue avec Emmanuel Macron, comme avec Fleur Pellerin avant lui. À titre personnel, je trouve qu'il est intéressant, intelligent, et qu'il représente une nouvelle génération. Mais en tant que président de France digitale je reste neutre. Emmanuel Macron, comme Nathalie Kosciusko-Morizet à droite, illustre bien le changement de génération actuel, entre les babyboomers encore majoritaires et la génération Y, la révolution numérique, le travail indépendant.
Emmanuel Macron face à Kosciusko-Morizet, c'est ce que vous aimeriez voir au deuxième tour ?
Absolument. Pour moi, c'est le ticket gagnant.
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