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Hôpital : "On a tenu sur les nerfs, parce qu’il fallait tenir", raconte Léonard Corti, interne en médecine

Le président du syndicat des internes des hôpitaux publie un livre intitulé "Dans l’enfer de l’hôpital" aux éditions Robert Laffont.

Article rédigé par franceinfo
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Léonard Corti, interne en médecine, publie "Dans l’enfer de l’hôpital" aux éditions Robert Laffont. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Après deux ans de pandémie de Covid-19, l’hôpital va mal. Invité éco de franceinfo mardi 5 avril, Léonard Corti, interne en médecine, publie Dans l’enfer de l’hôpital aux éditions Robert Laffont. Depuis l’arrivée du virus, "un certain nombre de nos collègues, notamment les internes, ont tenu sur les nerfs, parce qu’il fallait tenir, en travaillant 90 heures par semaine, en faisant des gardes tous les deux ou trois jours", explique l'interne en médecine, mais "maintenant, ils commencent à décompenser de toute cette fatigue accumulée pendant deux ans."

"Aujourd’hui, il y a de plus en plus de burn-out, d’épuisements professionnels, de troubles anxieux", indique Léonard Corti, qui est également président du Syndicat des internes des hôpitaux de Paris. Pour lui, la multiplication des arrêts maladie, ajoutée aux nombreux départs, rend la situation encore plus difficile aujourd’hui qu’avant la pandémie : "Maintenant que la crise est en train de légèrement passer, tout ça ressurgit et met encore plus l’hôpital en difficulté."  

Un manque de moyens persistant  

Pendant les premiers mois de la pandémie, le manque de moyens a été éprouvant : "Il y a eu un manque de tout, raconte Léonard Corti. Un manque de matériel de protection, les masques, les surblouses, les gants, les gels hydroalcooliques, les médicaments. On a été obligés de gérer des fins de vie avec des médicaments qui n’étaient pas du tout prévus pour ça."  

Cette situation a créé beaucoup de souffrances, explique l’interne en médecine, y compris chez les soignants : "C’est une des raisons qui conduit les soignants au burn-out (…) quand on n’arrive pas à corréler les moyens qu’on nous propose et les missions qu’on nous impose." 

La santé, loin de la campagne présidentielle  

L’État a annoncé des hausses de salaire et 19 milliards d’investissements dans les hôpitaux. Mais l’avenir du système de santé est peu présent dans la campagne. "Le sujet est complexe, analyse Léonard Corti. L’hôpital, tout le monde y est passé, mais peu de gens comprennent comment ça marche". "Notre travail en tant que soignants, c’est aussi de rendre plus transparent ce qui se passe", estime-t-il.

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