Christiane Lambert (FNSEA) prône "une reconduction du glyphosate plutôt de 5 ans que de 3 ans"
La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, était l'invitée de Jean Leymarie, lundi soir sur franceinfo, pour évoquer le glyphosate notamment.
Les États membres de l'Union européenne n'ont pas trouvé d'accord sur la prolongation de cinq ans du glyphosate, le pesticide jugé "cancérigène probable" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Une solution doit être trouvée avant le 15 décembre, date à laquelle prend fin la licence du glyphosate sur le territoire de l'UE. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le premier syndicat agricole français, était l'invitée de l'Interview éco de franceinfo, lundi 20 novembre, pour évoquer l'avenir du glyphosate, ce pesticide controversé.
franceinfo : La licence du glyphosate expire dans trois semaines. Est-ce que vous défendez toujours ce pesticide ?
Christiane Lambert : Nous défendons l'idée que les agriculteurs puissent traiter leurs champs afin que les produits que nous allons cultiver soient sains et puissent être livrés sans danger. Quand il y a des cultures qui ne sont pas propres, là où il y a eu des mauvaises herbes, elles peuvent être refusées car elles ne sont pas saines, loyales et marchandes comme le veulent les transformateurs. Nous avons besoin de produits pour désherber. Nous souhaitons surtout qu'il n'y ait pas d'arrêt brutal.
Est-ce que la solution proposée aujourd'hui par la Commission européenne vous convient ?
D'abord, elle est controversée, parce qu'il y a des études évoquant un problème et d'autres qu'il n'y en n'a pas. Aujourd'hui, le débat est clairement politique. Nous souhaitons qu'il y ait une approche pragmatique et scientifique. Nous pensons aujourd'hui qu'il y aura une reconduction, pour se donner le temps de trouver autre chose. Les instituts de recherches et les entreprises doivent chercher des produits, à coût égal et à technique égale, pour remplacer l'usage du glyphosate. Nous souhaitons que le renouvellement soit donné, pour qu'on puisse travailler avec le glyphosate (...). La Commission européenne a proposé cinq ans. Nous, nous prônons une reconduction sur une durée qui puisse permettre d'envisager de la recherche. C'est plutôt cinq ans que trois ans, pour être très claire.
Est-ce que le nouveau cadre réglementaire pour l'agriculture biologique au niveau européen vous satisfait ?
Non, parce qu'il est moins sérieux et moins rassurant que le cadre dont nous disposons aujourd'hui. Il faut une harmonisation européenne, mais un certain nombre de pays voulaient des contrôles moins nombreux, la possibilité de cultiver dans des bacs, sous des serres, des possibilités de faire entrer des produits venant d'ailleurs, n'offrant pas les mêmes garanties qu'au sein de l'Union européenne. On ne peut pas dire que ce soit satisfaisant. Nous savons que le Parlement doit s'en saisir et voter le 22 novembre. Nous alertons les parlementaires pour qu'ils gardent la même fiabilité du bio. Nous produisons 70% du bio que nous consommons, donc nous en importons 30%. Les consommateurs ne doivent pas être trompés.
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