Cet article date de plus de six ans.

Alexandre Ricard, PDG de Pernod Ricard : "La France, c’est 8% de notre activité"

Les nombreuses marques détenues par le groupe Pernod Ricard sont une "force" a estimé jeudi sur franceinfo le PDG, Alexandre Ricard.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Alexandre Ricard, PDG de Pernod Ricard sur le plateau de franceinfo, le 8 février 2018. (FRANCEINFO)

Le groupe Pernod Ricard est présent partout dans le monde entier. "La France, c'est 8% de notre activité" a expliqué jeudi 8 février sur franceinfo le PDG de la société, Alexandre Ricard. La "force" du groupe est "stratégie de portefeuille de marques", a-t-il expliqué. En quelques années, Pernod Ricard est devenu le numéro deux mondial des spiritueux, avec ses marques les plus connues : le pastis Ricard mais aussi le cognac Martell, le rhum Havana Club, le champagne Mumm, la vodka Absolut, le whisky Jameson, etc.

franceinfo : Quelle est la marque la plus rentable aujourd’hui ?

Alexandre Ricard : C’est le cognac Martell dont 98% des volumes sont exportés dans le monde entier, à commencer par la Chine qui est notre deuxième plus gros marché et le premier marché pour la marque Martell. 

Pour le groupe, quelle est la marque la plus importante au-delà de la rentabilité ?

On adopte une stratégie de portefeuille de marques. C’est ça qui fait notre force aujourd’hui. On adopte la gestion dynamique de notre portefeuille avec des achats de marques au fil de l’eau et même des cessions de marques dont on pense qu’elles n’ont pas d’avenir stratégique chez nous. Aujourd’hui, on se concentre sur le consommateur qui a radicalement changé. Ce consommateur a une fidélité à un répertoire de marques (4 à 6 marques) par rapport à l’ancienne génération de consommateurs qui était fidèle à une seule marque. Le principal moment de consommation reste le moment de l’apéritif. Ce moment se développe. L'autre force c'est aussi notre diversification géographique. Un tiers de notre activité est américaine, un tiers européenne et un tiers asiatique.

Pernod Ricard fait 9 milliards de chiffre d'affaires. Quel est le marché qui compte le plus ?

Notre principal marché ce sont les Etats-Unis, ensuite la Chine, et le troisième marché c’est l’Inde. On a un profil très diversifié. 60% de notre activité se fait dans des marchés matures comme la France, l’Espagne, les Etats-Unis et 40% dans des marchés émergents. La France, c'est 8% de notre activité.

Que devient le pastis, symbole du groupe ?

Le pastis Ricard reste de loin la marque qui est chère à mon cœur. C’est la marque que partage tous les collaborateurs du groupe quand ils se retrouvent ensemble et notamment les 1 000 collaborateurs-commerciaux du groupe qui se retrouvent chaque année sur l’île des Embiez (près de Toulon, dans le Var), dans le sud de la France parce qu’elle respire la convivialité. Le pastis est bu principalement en France et dans les pays limitrophes.

Vous allez fermer un site de production historique, à Bessan, dans l'Hérault. D’autres sites vont-ils fermer ?

Non, notre but est de nous adapter. En parallèle de la fermeture du site de Bessan, nous avons annoncé beaucoup de créations d’emplois dans l’appareil productif parce qu’il est vrai qu’on va produire un peu plus. Je parle de Bordeaux, Thuir…Le cognac se développe dans le monde et pas en France mais ça vient de Cognac. Le champagne se développe dans le monde, mais ça bénéficie à la région de Champagne. Malheureusement pour le Ricard, le goût de l’anis n’est pas encore très répandu au-delà de nos frontières.

Comment se passent les négociations commerciales avec les grands distributeurs ?

C’est tendu. Ça se passe mal. Les distributeurs demandent des baisses de prix. C'est déflationniste. Nous avons la chance d’être gros mais ce n’est jamais facile. Je ne peux pas en dire plus. Les négociations sont en cours.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.