Cet article date de plus de six ans.

Dépenses des collectivités : "A force de serrer les boulons, c’est la caisse qui craque", s’indigne André Laignel, numéro 2 de l’AMF

Les maires de France veulent faire de leur 100e congrès, qui se tiendra de mardi à jeudi à Paris, un moment de clarification des relations entre l'exécutif et les collectivités, au terme de plusieurs mois de tension. 

Alors qu’Emmanuel Macron est attendu jeudi devant le 100e congrès des maires de France à Paris, André Laignel, numéro 2 de l’AMF, s’est indigné sur franceinfo des efforts supplémentaires demandés aux collectivités territoriales.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8 min
André Laignel, numéro 2 de l'Association des maires de France. (BERTRAND GUAY / AFP)

Après plusieurs mois de tension, les maires de France entendent faire de leur 100e congrès, qui se tiendra de mardi 21 novembre au jeudi 22 novembre à Paris, un moment de clarification des relations entre l'exécutif et les collectivités. Emmanuel Macron, sifflé l'année précédente, devrait clore cette séquence par une intervention devant l'assemblée des édiles.

Une force démocratique "extraordinaire" à ne pas "affaiblir"

Invité sur franceinfo lundi 20 novembre, André Laignel, vice-président de l'Association des maires de France et maire PS d'Issoudun, assure que l'accueil des maires réservé au président de la République sera "républicain". "Nous ferons un accueil républicain, affirme le maire d'Issoudun, mais tout dépendra des propos du président de la République. L'association des maires de France, c'est 550 000 élus locaux dont 85% sont bénévoles, au service de leurs concitoyens. C'est une force démocratique extraordinaire. S'en priver, l'affaiblir, c'est une erreur."    

Dans le collimateur de l'AMF, on retrouve la suppression progressive de
la taxe d'habitation, source de recettes pour les collectivités, ainsi que la baisse des contrats aidés, souvent utilisés par les municipalités. Ces deux mesures ont provoqué un tollé chez les maires, déjà crispés par l'annonce en juillet par le chef de l'Etat d'un effort de 13 milliards d'euros demandé aux collectivités territoriales sur le quinquennat. C'est à dire trois milliards de plus que ce qui avait été annoncé pendant la campagne.

L'"énorme goutte qui fait déborder l'énorme vase"

"Cela fait 10 ans qu'on nous demande des efforts, s'exclame André Laignel. Nous avons globalement réussi :  la Cour des comptes nous a rendus hommage dans ce domaine." "Il y a, poursuit-il, des communes en très grande difficulté : 13 milliards d'euros de dotations en moins, c'est l'énorme goutte d'eau qui fait déborder l'énorme vase." L'édile est revenu sur la suppression annoncée de la taxe d'habitation. "Il y aurait plus de 7 000 communes où il resterait au maximum cinq contribuables, déplore-t-il. C'est une rupture du lien pour les citoyens, un manque à gagner considérable." 

"Quand on nous supprime nos moyens fiscaux, quand on nous dit 'Vous devez supprimer 70 000 emplois dans la fonction publique territoriale', que restent-ils de nos libertés, interroge-t-il. "Emmanuel Macron, conclut André Laignel, est un homme manifestement intelligent. Il veut recentraliser. Son modèle c'est un État fort, un président décideur. Et ce n'est pas la démocratie locale telle que nous la décidons."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.