Remaniement : qu'est-ce qui a vraiment changé ?

"Il y a un changement de Premier ministre, ce qui est déjà un signal important. Il y avait ce débat sur le nombre de ministres, aujourd'hui on a un gouvernement compact pour faire en sorte que l'action qui soit menée soit centrée sur les sujets qui concernent les Français" e xplique Stéphane Le Foll.

Dans ce gouvernement, il y a surtout des amis de François Hollande. Manuel Valls aura-t-il toute latitude pour le diriger ? C'est bien la question que se pose l'ancien ministre UMP Dominique Bussereau sur BFMTV.  

"Les Français attendent de Valls qu'il ait une autre politique, mais il ne le pourra pas. Il ne pourra mener que la politique demandée par le président. Il va y avoir une cohabitation difficile entre deux hommes qui ont l'un et l'autre l'ambition d'être candidat à l'élection présidentielle, deux tempéraments différents, cela va swinguer. "

Mais le porte-parole Stéphane Le Foll se veut rassurant sur Europe 1 : "François Hollande est président de la République. Il a nommé un Premier ministre, et Manuel Valls, comme il l'a dit hier, a cette énergie que nous allons mettre au service de la confiance. "

A propos de distribution des rôles, qui sera le patron à Bercy ? Avec maintenant un ministre de l'Economie et un ministre des Finances, qui sera le patron ? C'est la question qui a été posée sur France Inter à Michel Sapin.

"C'est la mauvaise question parce que c'est une question interne, d'organisation administrative de bureau. Quelle importance cela a-t-il pour les Français ? Ce qui compte c'est que cela marche et que ce soit cohérent avec un Arnaud Montebourg à l'offensive, un Michel Sapin à l'offensive, et un gouvernement cohérent. "

Le nouveau gouvernement est un nouveau bateau avec un équipage pas totalement renouvelé. Une petite colle, de quel bateau parle la ministre de la santé Marisol Touraine ce matin sur RTL ?  

"Quand le bateau prend l'eau ce n'est pas en écopant avec une petite cuillère qu'on lui évite de sombrer au fond de la mer. "

Le bateau qui coule ce n'est pas le quinquennat de François Hollande, c'est le déficit de la France : "Il faut réduire les déficits, il faut réduire la dette. Nous avons hérité d'une situation qui nous oblige à prendre des mesures importantes. Cela ne doit pas signifier pour nous une remise en cause de notre modèle social, c'est ce que préconise la droite, les libéraux de tout poil. "

La critique la plus virulente contre ce nouveau gouvernement vient de l'ancien ministre UMP Luc Chatel sur France 2.  

"On nomme chargé des Finances le ministre qui a échoué dans sa lutte contre le chômage. On nomme ministre de l'Intérieur, pour lutter contre l'insécurité, celui qui a échoué dans la réduction des déficits. On nomme à Matignon celui qui a échoué dans la lutte contre la sécurité. Cette semaine ressemble à François Hollande. Elle a été faite de contradiction et de non-choix. "