La trahison de Patrick Buisson agite les politiques
Les invités politiques des matinales rivalisent de qualificatif sur la pratique de Patrick Buisson qui a enregistré des heures de réunions à l'Elysée. C'est tour à tour inacceptable, intolérable, désespérant, effarant, invraisemblable...
Sur France Info, Henri Guaino, enregistré lui aussi par Patrick Buisson, s'est entretenu avec l'ancien président Nicolas Sarkozy apparemment très en colère. "Qui serait satisfait de cette histoire ? Je crois qu'il y a sans doute de la colère et à la fois un sentiment d'avoir été trahi comme je l'éprouve moi-même et lui davantage encore puisque c'est lui qui avait choisi Monsieur Buisson comme conseiller. La confiance a été trahie et nous vivons tous cet évènement comme une sorte de viol. "
Un viol pour Henri Gaino, un évènement impensable pour l'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, qui a du mal à rester bien assis sur le plateau de France 2. "Il y a de quoi tomber de sa chaise. J'ai été Premier ministre, j'ai vu pas mal de choses, mais ça je n'ai jamais vu. Ecouter quelqu'un à son insu c'est d'une extrême violence, c'est inacceptable sur le plan humain. Quand on est supposé être l'un des premiers conseillers du président de la République c'est complètement désespérant de la nature humaine. C'est quelque chose que je ne comprends pas. "
Les conséquences
Alors peut-il y avoir des conséquences pour la droite ? Henri Guaino avouait que le climat est absolument délétère à l'UMP avec l'accumulation de soupçons, la crise de l'élection à la présidence, un climat pourri, disait-il.
Mais d'après Christian Jacob, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, les électeurs sont intelligents. "Dieu merci les Français font la part des choses. Ce sont des méthodes qui choquent les gens et personne ne se sent très à l'aise avec la méthode d'enregistrement ou avec la diffusion. "
Une méthode malheureusement classique rappelle Rachida Dati assez dépitée ce matin sur RTL. "Après on dit, c'est bizarre les responsables politiques ne sont plus du tout crédibles et l'autorité n'est plus respectée. Ce genre de pratique affaiblie totalement les institutions. Après, il ne faut pas s'étonner que l'on ne vote plus pour nous. "
D'autres révélations ?
Tous les enregistrements n'ont pas été dépouillés et on imagine que beaucoup de politiques se demandent ce matin si eux aussi ont été enregistrés. Est-ce qu'il y aura la petite phrase qui fait tache, la révélation compromettante ? Les enregistrements datent de 3 mois avant l'affaire DSK mais le socialiste Julien Dray, conseiller régional d'Ile-de-France, ne préfère pas trop y penser.
"Laissons Dominique Strauss-Kahn tranquille. Je pense qu'il est en train de vivre une autre vie et qu'il n'a pas forcément envie de revenir au centre de l'actualité. C'est aussi un élément de confiance qui doit régner dans les relations politiques et les campagnes électorales. Si elle est détruite cela révèle un certain état d'esprit. Je souhaite que dans ma famille politique ce genre de choses soient bannies. "
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