L'exécutif patauge sur la fiscalité
Dans une interview
a Métronews , le Premier ministre reconnaît qu'en 2014 il y aura juste un "ralentissement de la pression fiscale " et que la vraie pause sera "effective en 2015 ".
Le 30 aout, il y a donc 18 jours, le président de République
annonçait dans une interview au Monde : "Le temps est venu de faire, plus
tôt que prévu, une pause fiscale. "
Un cafouillage qui inspire le patron du Modem, François Bayrou
sur France Info : "Aucune promesse n'est respectée, on vient de le
voir ce matin avec la pause fiscale. On apprend que la dette du pays va
atteindre deux mille milliards, une année pleine d'activité du pays. Cela
signifie que le gouvernement ne fait pas face aux obligations qui sont les
siennes. "
Analyse corrosive de l'ancien ministre du budget, Eric
Woerth qui annonce une pause fiscale en 2017 : "Il y aura une pause
fiscale avec les élections présidentielles de 2017. C'est sûr, mais on voit
bien que le Premier ministre et le président de la République ne sont pas sur
la même donne. Tout cela a un côté ridicule. Rien n'a été respecté dans les
prévisions. "
Ce cafouillage sur la pause fiscale au plus haut sommet de
l'état met dans l'embarras la ministre Marisol Touraine, sur BFMTV, qui a bien
du mal à expliquer ce qui se passe vraiment.
"Nous avons dit qu'il y aurait une augmentation qui
serait concentrée, centrée sur le financement des enjeux sociaux et de la
protection sociale. Ce ne sont pas des impôts au sens strict, mais des
prélèvements, des cotisations. C'est la raison pour laquelle, il ne faut pas
chercher des débats, là où il n'y en a pas. Il y aura quasi stabilité fiscale
en 2014. "
La dette sociale explose
La dette sociale atteindra 159 milliards d'euros fin 2013. A lui seul, le déficit de
l'assurance maladie devrait atteindre près de huit milliards d'euros. C'est ce qu'a
constaté le rapport de la Cour des comptes révélé hier. Le président Didier
Migaud a pointé une "spirale de la dette sociale anormale et particulièrement dangereuse ".
Il a préconisé des économies, pour la sécurité sociale avec
notamment le déremboursement des lunettes, ce qui a provoqué beaucoup d'émoi.
Didier Migaud s'en est expliqué ce matin sur France Inter : "La Sécurité sociale ne rembourse déjà plus rien, c'est résiduel. On
constate aussi qu'il y a un marché peu transparent, opaque. Les pouvoirs
publics devraient réfléchir à une
meilleure articulation entre ce qui est pris par l'assurance maladie
obligatoire et l'assurance maladie complémentaire. "
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