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François Fillon agite la classe politique

A six mois des élections municipales, on parle déjà beaucoup lundi matin du second tour. La date des élections a été officialisée la semaine dernière. Mais ce qui fait réagir lundi matin, ce sont les propos de François Fillon tenus dimanche au Grand Rendez-vous Europe1/Le Monde/ITélé.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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"Aux élections municipales, j'ai dit à mes amis à
plusieurs reprises : votez pour le moins sectaire. Le maire d'une ville,
la première chose qu'il doit être capable de faire, c'est de la rassembler. Un
maire sectaire ne tient pas très longtemps parce que les électeurs le
remercient. Si jamais ce genre de situation se produit, je dis, choisissez le
moins sectaire.
" Ce sont les propos de François Fillon dimanche au Grand Rendez-vous Europe1/Le Monde/ITélé.

Un changement de ligne ?

François Fillon avait appelé à voter contre le FN lors des
cantonales de mars 2011, se démarquant de la position de l'UMP, le fameux "ni
ni", ni Front national, ni Front républicain. Alors y a-t-il un
changement de ligne ?

L'ancien ministre UMP Luc Chatel, sur RTL, ne l'entend pas
ainsi : "Je n'ai pas l'impression qu'il y avait ce sous-entendu. J'ai
une ligne que je maintiens et j'essaie de ne pas répondre à des questions qui
ne se posent pas. Ce que je constate, c'est que le Front national est l'allié
du Parti socialiste. Il a rendu possible l'élection de François Hollande.
"

Jean-Louis Borloo était lui l'invité de France Inter lundi matin et pas
question pour lui d'hésiter entre le FN et le PS. "Les municipales sont moins politisées que les autres.
Pour conduire une ville, il faut être extrêmement tolérant, fédérer des gens d'opinions
différentes. C'est plus facile avec des gens de gauche qu'avec le Front
national. Les choses sont pour nous assez simples.
"

Les choses sont simples ?

Pas tant que cela pour Henri Guaino. L'ancien conseiller spécial
de Nicolas Sarkozy sur Radio Classique-LCI n'a pas toujours porté François
Fillon dans son cœur. Pour lui, l'ancien Premier ministre n'est pas clair.

"On ne peut pas être entre deux chaises, dire, pas d'accord,
pas d'alliance et d'un autre côté, expliquer que l'on votera pour le moins
sectaire. Est-ce que cela veut dire qu'il faut appeler à voter socialiste ?
On ne fait bien de la politique que dans la morale de la sincérité. Il faut être
clair et sincère.
"

La majorité se frotte les mains

La majorité dénonce elle la sortie de route de François Fillon par la
voix du ministre de l'Education Vincent Peillon sur RMC et BFM. "A laisser entendre qu'il y aurait une équivalence
entre le Front national, qui est un parti xénophobe, qui assume des
valeurs souvent antirépublicaines,  et le
Parti socialiste, je pense que M. Fillon dérape.
"

Le ministre de l'Education venu défendre la charte de la laïcité
qui doit s'afficher ce lundi
dans tous les établissements scolaires publics.
La laïcité -qui davantage que les consignes de vote pour le second tour des
municipales- rime ce matin avec union sacrée.

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