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Courbe du chômage : question de points de vue

Il avait promis d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année 2013 et bien c'est raté. Les chiffres de décembre tombés ce lundi le démontrent : il y a eu 10.200 chômeurs supplémentaires. Pas d'inversion donc, mais une "stabilisation".
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est la ligne de défense du gouvernement. Tout est une question de point de vue et de dialectique, comme le démontre Michel Sapin, le ministre du Travail, sur France Inter.

"Il n'a jamais de pari. Il n'a jamais présenté cela comme un pari, mais comme un objectif mobilisateur. Nous n'avons pas atteint l'objectif, la courbe globale du chômage ne s'est pas inversé, nous sommes à deux doigts de le faire. Est-ce que c'est le moment de le faire ? Non. "

Le patron de l'UMP, Jean François Copé, réclame carrément sa démission. L'ancien ministre du Budget, lui ne va pas jusque là même si, sur RFI, Eric Woerth ne fait pas de concession sur les résultats en matière d'emploi.

"C'est un échec sur tous les fronts, sur le chômage, sur les déficits publics. Ils disent que c'est stabilisé, mais pas du tout. C'est stabilisé à un très, très haut niveau et il y a 10.000 chômeurs de plus de catégorie A au mois de décembre. Elles ne doivent pas avoir l'impression que c'est stabilisé. "

Dans ce contexte morose, le gouvernement se raccroche à son pacte de responsabilité "plus que jamais le pacte de responsabilité est un devoir " a dit François Hollande depuis la Turquie.

Les consultations entre patronat et syndicats

Elles ont démarré ce lundi à Matignon. Les syndicats veulent des assurances sur les contreparties en termes d'embauches notamment et les patrons réclament des baisses de charges rapidement. Une hérésie, estime Jean Luc Mélenchon. Le leader du Parti gauche a un jugement plutôt tranché sur les compétences du gouvernement actuel.

"C'est quelqu'un qui ne comprend pas la situation dans laquelle on est, qui fonctionne avec un logiciel qui date des années 80. Il croit que c'est le travail qui coûte et qu'en allégeant le prix du travail, alors que c'est le travail qui crée la richesse, l'économie va rebondir. "

Un conseiller de choc

Pour y voir un peu plus clair sur le front de l'emploi, ou même pour avoir de nouvelles idées, et bien François Hollande aurait trouvé un conseiller de choc. Il s'agit, selon la presse allemande, de l'allemand Peter Hartz.

Peter Hartz est l'ancien conseiller du chancelier allemand Gérard Schröder. C'est lui qui a initié les réformes du marché du travail en Allemagne.

L'Elysée dément. II ne sera pas conseiller du président, mais cela n'empêche pas le gouvernement de l'écouter et notamment le ministre du travail, Michel Sapin.

"Cela a eu des effets bénéfiques et des effets difficiles, pauvreté, petits jobs, les choses ne sont pas toutes roses en Allemagne et sont aussi très contrastées. Qu'on l'écoute, que l'on parle avec lui et que l'on regarde qu'elle était l'expérience, c'est la moindre des choses. "

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