Cet article date de plus d'onze ans.

Une même langue pour l'Europe et pour l'Asie ?

Selon une étude anglaise, les sept grandes langues d'Europe et d'Asie auraient la même origine. Certains mots existeraient depuis plus de 15.000 ans.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

Certains mots remonteraient au paléolithique. Le site Rue89
met en avant cette découverte
. Pascal Riché raconte qu'à l'université de
Reading, en Angleterre, une équipe de chercheurs a identifié vingt-trois mots
"ultra-conservés", des mots de la vie quotidienne :
"homme", "vieux", "mère", ou encore
"noir"... Ces mots, les chercheurs les retrouvent ensuite sous une
forme proche dans les sept grandes familles de langue en Europe et en Asie :
les familles indo-européenne, ouralienne, altaïque, eskimo-aléoute,
dravidienne, tchouktche-kamtchadale et kartvelienne.

Pour désigner "la main", Rue89 propose une
déclinaison en langue altaïque (le Japon, la Corée...), en tchouktche-kamtchadale
(le nord-est de la Sibérie), en eskimo-aléoute (le pôle nord) et enfin dans la
famille indo-éuropéenne. Le site donne aussi l'exemple du mot "tu",
avec ses versions altaïque, dravidienne (le sud de l'Inde), indo-européenne
(nous) et ouralienne. Les ressemblances sont frappantes.

Hasard ou ancêtre commun ?

Le Washington Post
vient de révéler cette étude qui pourrait changer notre regard sur les langues
.
Les linguistes pensent généralement qu'un mot ne peut pas survivre plus de 8.000
ou 9.000 ans. Cette théorie est donc remise en cause. Mais elle ne convainc pas
tous les experts, loin de là. Sur Rue89, Pascal Riché cite un spécialiste des
langues, Robert Lane Green, qui a de gros doutes : "Les auteurs de
l'étude, dit-il, ont trouvé vingt-trois mots communs à au moins quatre des sept
langues de la famille eurasiatique". Mais selon Robert Lane Green,
"une analyse statistique pourrait calculer la probabilité que cela soit dû
au hasard
"
. Le hasard ou bien un ancêtre commun ? Deux visions
s'affrontent. L'étude de l'université de Reading provoque un débat... en
plusieurs langues.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.