La guerre des nerfs entre Marc Levy et Guillaume Musso

En plus, le changement se confirme cette année. Pour la première fois, les deux écrivains ont publié en même temps leurs nouveaux romans. Le choc est frontal, et il tourne à l'avantage de Guillaume Musso. Dans les librairies, son nouveau récit, "Sept ans après...", a plus de succès que le nouveau Marc Levy, intitulé "Si c'était à refaire".

Dans le Nouvel Observateur, David Caviglioli raconte cette rivalité de plus en plus aigue. Les deux écrivains se disputent les mêmes lecteurs, avec le même genre d'intrigues. Pour David Caviglioli, "des romances à la sauce fantastique, avec des fantômes de bombasses et des revenants beaux gosses qui hantent des lofts d'architecte dans des centres-villes généralement américains où les prix de l'immobilier ne sont pas près de baisser".

Marc Levy a l'habitude de dominer le marché des best-sellers. Le triomphe de Guillaume Musso commence donc à l'irriter. Au Parisien, il affirme : "je n'ai jamais lu Guillaume (...) et je me réjouis de son succès ". Mais juste après, Marc Levy attaque les titres des romans de son concurrent, trop proches des siens. Il fustige une "copie vaine et puérile ". Il y a des ressemblances : quand Levy écrit "Où es-tu ?", Musso publie "Seras-tu là ?"

Officiellement, Guillaume Musso, lui, n'attaque jamais son concurrent. Il affirme qu'il n'a lu qu'un seul de ses livres. Mais dès qu'il le peut, il insiste sur leur différence d'âge. Moins de quinze ans les séparent mais pour Musso, ça compte : "nous ne sommes pas de la même génération". Entre les lignes, cela signifie : "j'écris dans un style plus moderne pour un public plus jeune".

Marc Levy ne va pas se laisser faire. Il veut occuper l'espace. La dernière bataille se joue dans le domaine de la publicité. Le Nouvel Observateur explique que les deux écrivains se disputent les affiches sur les flancs des bus, à Paris et en banlieue. Sur ces emplacements très recherchés, Musso a pris de l'avance. Levy espère se rattraper en librairie, dans la vente des livres de poches. Dans ces éditions, moins chères, il dépasse toujours son jeune concurrent.