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"Inferno", le roman de Dan Brown, sème la zizanie à Florence

La suite du Da Vinci Code se déroule en partie dans la cité toscane. Les visiteurs affluent. Mais pour les professionnels du tourisme, la manne pourrait devenir un cadeau empoisonné.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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Le Da Vinci Code s'était vendu à plus de 80 millions d'exemplaires. Il avait provoqué un
emballement touristique. A Paris, au musée du Louvre et surtout à l'église
Saint-Sulpice, des voyageurs du monde entier ont marché sur les traces du héros
de Dan Brown, Robert Langdon, un professeur de symbolique religieuse. Ils ont
cherché à percer les énigmes du roman, en mélangeant souvent la fiction et la
réalité. Beaucoup de lecteurs sont encore persuadés que l'église Saint-Sulpice
est vraiment bâtie sur les ruines d'un temple païen. Ils cherchent des secrets
ésotériques là où il n'y a que de l'art et de l'histoire.

Le même phénomène est en
train de se produire à Florence.Inferno , la suite du Da
Vinci Code
se déroule en partie dans la cité toscane
. Cette fois, Dan
Brown s'inspire de Dante, le poète du XIIIème siècle, l'auteur de La
Divine Comédie
. Il emmène ses lecteurs dans des lieux très connus : le
palazzo Pitti, le corridor Vasari ou encore la cathédrale Santa Maria Del Fiore.
Mais le romancier américain le fait à sa manière, pour servir son intrigue. Par
exemple, quand son héros, le professeur Langdon, se réfugie dans la grotte del
Buontalenti, c'est pour échapper à une attaque de drones. On est loin, très
loin de l'histoire et de la Renaissance.

Dans un premier temps, quand
le roman est paru, il y a quelques semaines, les professionnels du tourisme ont
applaudi. Ils espèrent que Dan Brown va attirer de nouveaux visiteurs. Florence
en a besoin. Dans Le Figaro , Eric Bietry-Rivierre explique qu'à cause de la
crise, ils sont de moins en moins nombreux. Ce nouveau récit, Inferno , est donc une manne. Le roman est dans les vitrines de
toutes les librairies. Les offres spéciales, les tours "Dan Brown",
les passeports "Dante" ont fleuri. De plus en plus de touristes
veulent découvrir des passages secrets, des souterrains, des portes cachées.

C'est là que le roman
provoque des tensions. Car ceux qui aiment la ville refusent de la travestir.
Ils ne veulent pas que Florence devienne un grand cirque ésotérique. Dans Le
Figaro
,
Eric Bietry-Rivierre donne la parole au chanoine de la cathédrale : "Je
n'ai lu que le début du Da Vinci Code. J'ai vite arrêté. C'est rempli
d'affabulations et de faux mystères. Je vis ici depuis un demi-siècle et je
n'ai découvert aucun passage secret"
.

Dan Brown a fait du chanoine un des
personnages de son nouveau roman. Il le fait même mourir après qu'il a volé le
masque mortuaire de Dante. Le chanoine, le vrai, ne veut pas en entendre
parler.

 

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