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L'empire des séries. "Watchmen", la série revisite de façon audacieuse la bande dessinée

"Watchmen" la bande dessinée mythique d'Alan Moore et Dave Gibbons fait l'objet d'une adaptation à la télévision. Mais la série de Damon Lindeloff, le showrunner de Lost, est plus une suite située de nos jours au beau milieu de l'Amérique, qu'un remake. Nous avons rencontré à New York ses auteurs et acteurs. 

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Dans la série Watchmen, les policiers comme l'héroine incarnée par Regina Black sont masqués. (MARK HILL/HBO)

Watchmen, la bande dessinée adaptée en série pour la télévision par Damon Lindeloff, le showrunner de Lost, est plus une suite, située de nos jours, au beau milieu de l'Amérique, qu'un remake. Nous avons rencontré à New York ses auteurs et acteurs. La série est disponible sur la plateforme OCS.

Watchmen est cette bande dessinée signée Alan Moore et Dave Gibbons qui, en 1986, a renouvelé le regard qu’on a sur les superhéros. On découvrait leur désarroi, leurs doutes, comment ils en étaient venus à tenter de sauver l’humanité, dans une Amérique dont l’histoire était changée. On était en 1986, en pleine guerre froide, alors que Richard Nixon était toujours président, et l’Amérique avait gagné la guerre du Vietnam.

J'ai voulu parler des inquiétudes actuelles : les relations raciales et la défiance envers l’autorité

Damon Lindeloff, créateur de "Watchmen" et showrunner de "Lost"

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Damon Lindeloff, le showrunner de Lost est un grand fan de Watchmen. Il n’a pas voulu faire de sa série un remake, plutôt un remix.

La série se déroule aujourd’hui, 34 ans après la bande dessinée

La série se déroule au beau milieu de l’Amérique, à Tulsa, où a eu lieu pour de vrai au XXe siècle une émeute contre la population noire. Et aujourd’hui, les policiers, effrayés des agissements d’une organisation raciste, porte des masques pour protéger leur identité.

Si la bande dessinée reflétait les inquiétudes de son époque, surtout la peur de la guerre nucléaire, la série s’intéresse à des préoccupations plus actuelles comme l'explique à franceinfo Damon Lindeloff : "Les relations raciales et la défiance envers l’autorité. Pas seulement la police, mais aussi les niveaux les plus élevés du gouvernement. Les personnes chargées de faire appliquer la loi, si elles décident que la loi ne s’applique pas à eux ou qu’elle est mauvaise, est-ce que cela leur donne le pouvoir de devenir des super héros et de faire ce qu’ils veulent ?

Ces idées qui étaient dans Watchmen semblent incroyablement encore d’’actualité. Et puis un thème que Watchmen ne traitait pas vraiment, c’est le racisme et la culture. Pour moi, c’est le problème numéro 1 aux États-Unis aujourd’hui, un problème de société ; on a pris ces idées et on les a infusées dans le monde préexistant de Watchmen." 

Nouveau aussi, l’héroine principale est une policière noire incarnée par Regina King qui a été victime d’une attaque. Masquée, elle ressemble à un ninja. Régina King explique : "Mon personnage a survécu à une attaque. Si elle n’est pas là pour continuer à protéger sa famille, qui va la protéger ? Alors elle trouve un autre moyen de le faire, de façon anonyme.  

je fais toujours des séries télé que le public ne comprend pas

Damon Lindeloff

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On retrouve aussi des super héros de la bande dessinée

Des super héros comme Adrian Veidt, incarné par un truculent Jeremy Irons, et Laurie, la petite amie de Docteur Manhattan devenue agent du FBI, et vous obtenez un puzzle complexe imaginé, revendiqué par Damon Lindeloff.   
"La bonne nouvelle c’est que je fais toujours des séries télé que le public ne comprend pas. C’est ma façon préférée de raconter des histoires : je jette juste le public dans un monde dont ils ne connaissent pas encore les règles. Et ils doivent découvrir les choses au fur et à mesure. Pour moi, c’est comme dans la vie".

Il faut s’accrocher, les premiers épisodes désarçonnent. Watchmen la série est clairement ambitieuse.    

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