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L'empire des séries. L'histoire des polars : "The Shield", le policier le plus pourri

Chaque jour cet été, Laurent Valière plonge dans l'histoire des meilleures séries, et nous donne des idées de séries à voir ou à revoir. Toute cette semaine, on revisite les séries policières. Avec "The Shield", on monte d'un cran dans les personnages policiers pourris. Le héros emploie les méthodes de ceux qu'il poursuit. Une série violente, ordurière et salace. 

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Vic Mackey, un policier à éviter... (FX)

Un flic pourri, héros d’une série. C’était le pitch vraiment audacieux en 2002 de The Shield, disponible sur Prime Video.

Vic Mackey est responsable de la petite unité antigang à Farmington, près de Los Angeles. Ses méthodes sont plus qu’expéditives : il frappe en interrogatoire, il rançonne les dealers, vend de la drogue, s’occupe de prostituées et tue ses collègues. À la fin du premier épisode, il abat de sang froid l’indicateur de son supérieur hiérarchique, qui voulait le faire plonger.

The Shield est créé en 2002 par Shawn Ryan

Jusqu’ici, l’auteur avait participé à l’écriture de Angel, une série dérivée de Buffy contre les vampires et d’un autre polar avec Don Johnson. Il se sent à l’étroit dans ces histoires où les policiers ne font que des actions justes et sont toujours, à la fin, les héros. Lorsqu’on lui donne carte blanche, il écrit une série policière qu’il aurait envie de voir, à l’opposé de toutes ces conventions.

Shawn Ryan s’inspire de l’affaire Rampart, une histoire de corruption de nombreux policiers à Los Angeles. Sorte de Dirty Harry des années 2000, son héros flic n’est pas différent des truands qu’il recherche. Il est psychopathe, et même s’il porte l’insigne policier, il ne pense qu’au maintien de ses intérêts et à sa survie.

Tournage en décors réels à Los Angeles

La chaîne qui lance la série n’a pas beaucoup de moyens. Peu importe : le pilote est tourné de façon légère, économique, caméra à l’épaule. L’image a un grain sale. L’essentiel, c’est que le spectateur soit immergé dans l’équipe de Vic Mackey et ressente l’action. Tout est tourné en décors réels à Los Angeles. Cette économie de moyens n’empêche pas la série d’intégrer des stars : Glenn Close et Forest Whitaker, premières proies d’Hollywood dans l’univers des séries avant tout le monde.


7 saisons, 88 épisodes, une fin qui compte parmi les meilleures de la télévision. La série violente, ordurière et salace, non seulement repousse les limites du polar mais va ouvrir la voie à d’autres anti-héros et des séries comme Breaking Bad.

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