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L'empire des séries. "Baghdad Central", le chaos irakien après la chute de Saddam Hussein

Dans "Baghdad Central", un ancien policier irakien est retourné par la coalition américano-britannique qui a fait tomber Sadam Hussein. Une série britannique qui témoigne du chaos qu'endurent les Irakiens. Un mélo porté par l'acteur Waleed Zuaiter et écrit par Stephen Butchard, auteur de " The Last Kingdom". 

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Waleed Zuaiter incarne un policier irakien à la recherche de sa fille disparue. (@SIFE ELAMINE)

Irak, novembre 2003. Le pays est dirigé par une coalition menée par les États-Unis et le Royaume-Uni qui ont renversé six mois plus tôt Saddam Hussein. Un ancien inspecteur irakien hanté par la mort de sa femme et de son fils est retourné salement par les américains et britanniques. Il rase sa moustache et accepte de devenir policier de ce nouveau pays. Pour sauver sa fille malade et retrouver sa seconde fille disparue.

Je voulais montrer le point de vue de l'Irakien moyen sur les événements

Stephen Butchard, auteur de "Baghdad Central"

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C’est le point de départ de Bagdad Central, série britannique en six épisodes, qui plonge avec réalisme dans une Irak qui se réveille difficilement. Stephen Butchard l’auteur de cette série  diffusée sur arteavait avait déjà écrit une série qui racontait la vie de Saddam Hussein. Il a écrit Baghdad Central pour présenter le point de vue des habitants irakiens : ’’L’histoire de l’Irak a été racontée à travers des hommes politiques,des militaires. Mais on n’a jamais vraiment vu les habitants, ce qu’ils ont vécu. C’était une opportunité de raconter cette histoire à travers ce point de vue."

La série rythmée et en même temps mélo raconte l’irak qui se relève difficilement. Stephen Butchard reprend le fil de l'histoire : "On est six mois après l’invasion. Tout est terminé et la libération s’est transformée en occupation. L’euphorie qui a accueilli les troupes s’est dissipée. Les choses ne s’arrangent pas. Des factions émergent, il reste des poches de résistance par-ci et par-là, rien ne semble avoir été neutralisé pour les irakiens. Il y a des pénuries de nourriture, d’électricité, d’eau. Pour un homme comme notre héros, Mushin, on est en plein chaos et personne n’a envie de devenir policier. C’est trop dangereux".

En temps de guerre, les femmes sont toujours les victimes collatérales

Stephen Butchard, auteur de "Baghdad Central"

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Waleed Zuaiter, déjà apprécié dans The Spy et Homeland incarne cet inspecteur qui entre dans la nouvelle police. Le pays se transforme sous ses yeux. Les femmes sont désormais écartées des pouvoirs. Stephen Butchard se rappelle : "L’Irak de Saddam Hussein était une société séculière, les femmes y sont médecins, professeurs. Quand la guerre arrive, les hommes prennent le pouvoir. Et des factions plus religieuses apparaissent dans le pays."

On est certes plus dans un mélo que dans une série géopolitique à la Bureau des Légendes, mais la série Baghdad Central, est d’abord une plongée prenante et réaliste  dans la difficulté d’instaurer une démocratie.

La série intégrale est disponible gratuitement sur arte.tv et diffusée à partir de jeudi sur la chaîne arte.

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