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La pédagogie de la mauvaise note...

Coup dur pour le gouvernement, une deuxième agence de notation dégrade la note de la France. Après Standard and Poor's en janvier, c'est au tour de l'agence Moody's de douter de la bonne santé de l'économie française.
Article rédigé par franceinfo
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Et pourtant, depuis quelques jours, sans trop crier victoire, le
ministre de l'économie, Pierre Moscovici affichait un certain optimisme.

Certes, le locataire de Bercy n'est pas un grand lyrique, mais il l'assurait
avec conviction, le " climat  " est " en train de changer  ".
" La psychologie des entreprises évolue  ".

Hier, Pierre Moscovici était venu mesurer l'état d'esprit des
entrepreneurs à Grenoble, lors d'une table ronde avec des patrons de PME innovantes.

Ce qu'il en retient, c'est que le crédit d'impôt, imaginé par François
Hollande, est bien accueilli. Il est jugé avantageux par des entrepreneurs,
pour lesquels le coût du travail demeure un problème majeur.

A l'image de la numéro 1 du Médef, Laurence Parisot, ils
réclament  surtout sa mise en œuvre rapide.

L'exigence n'est pas insurmontable, sourit Pierre Moscovici.

Ajoutez à cela une petite reprise de la croissance à 0.2%,  annoncée la semaine dernière, et vous avez un
ministre de l'économie qui assure avoir passé une " bonne journée ".

 

Et cela, c'était hier, alors que
l'agence Moody's allait dégrader la note de la France, et que le gouvernement le
savait.

 

Oui, l'exécutif est prévenu au moins 12
heures avant le communiqué de l'agence de notation.

Il a donc le temps de peaufiner sa répartie.

Ce sera l'habituelle rengaine, après le rapport Gallois, sur un nouveau
diagnostic négatif sur la précédente majorité, qui a, selon Pierre Moscovici, " laissé
le pays dans un piètre état ", avec des comptes dégradés, une croissance
en berne, et une compétitivité à la traîne.

Voilà pour le discours officiel.

Dans les couloirs du pouvoir, de ceux de l'Élysée à ceux du gouvernement,
flotte quand même un petit parfum de regret.

L'agence n'a pas tenu compte des bienfaits, à venir, du pacte de
compétitivité.

Soit parce qu'elle était tenue par sa précédente perspective négative. Selon
la version gouvernementale.

Soit parce qu'elle juge les prévisions de croissance du gouvernement trop
optimiste. Selon Moody's elle-même.

Soit parce qu'il règne un " flou artistique " sur les
intentions du gouvernement, selon l'ancien Premier ministre UMP Alain Juppé.

Mais l'UMP est dans un tel état, que ses critiques, et surtout, ses
leçons de saine gouvernance  portent
assez peu.

Jean-François Copé s'est efforcé de montrer de quelle opposition il
est capable, cet après-midi à l'Assemblée, mais le nouveau président de l'UMP
 n'a pas réussi à éteindre l'ironie éclairant
les yeux de la majorité.

L'agence Moody's dispose d'une plus grande force dans ce domaine.

 

Mais on ne peut pas dire que la
décision de l'agence de notation plombe réellement le gouvernement.

 

François Hollande, son ministre de l'économie ou le chef du
gouvernement le savent, les marchés décident. Or, ils n'ont pas paniqué, c'est
un premier point positif.

Le président de la République et son gouvernement sont certains d'avoir
fait les bons choix, il leur reste à les expliquer.

Devant les élus locaux, à Grenoble, Pierre Moscovici se montre
déterminé : " la bataille change d'âme " lance le ministre de l'économie.

Le temps où le pouvoir de gauche était jugé incapable de comprendre les
entreprises, juste bon à mener une politique fiscale punitive, ce temps-là
est révolu, selon Pierre Moscovici.

" Le gouvernement a fait ses choix, il faut maintenant les mettre
en œuvre ", explique-t-il en appelant les élus locaux à " faire de la
pédagogie, pour lever un élan qui rattrape le temps perdu. "

Réunis au conseil général de l'Isère, les élus socialistes écoutent
sagement le ministre s'enthousiasmer pour cette période " stimulante, maintenant
qu'ils sont armés ".

" On est là pour faire clap clap clap, quoi ", marmonne un élu.

Comme quoi, la pédagogie du gouvernement doit toucher de haut en bas,
des agences de notations, aux élus du terrain.

 

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