Parce qu'il était une star médiatique des années 80, parcequ'il a fui les projecteurs parisiens l'anonymat des députés européens, HarlemDésir a la réputation d'avoir gâché son potentiel.Ce n'est pas son avis, bien sûr, ni son attitude. il s'inscritmodestement dans les pas du gouvernement, mais sans état d'âme."Ce gouvernementagit dans un cadre extrêmement contraint depuis le début, et en même temps iltient ses priorités. Jamais un gouvernement n'a fait autant pour soutenir lacroissance et l'emploi dans un contexte aussi difficile. Je disais tout àl'heure l'aide aux entreprises avec le crédit d'impôt. Je rappelle le contratde génération, je rappelle les emplois d'avenir, la mise en place de la banquepublique d'investissement, dont le conseil d'administration va se tenir demain,et qui va pouvoir aider les petites et les moyennes entreprises sur leterritoire. C'est un gouvernement volontariste qui mène une politique degauche, qui refuse de plier face aux injonctions d'austérité, mais qui tiendrale cap en matière de redressement des finances publiques, même si cela doitprendre un peu plus de temps d'arriver au 3%."Dans ce contexte, il faut débusquer d'autres recettes, et pourHarlem Désir il n'y a pas de tabou, pas même le plafonnement des allocationsfamiliales."Je ne pense pasqu'il faille aller particulièrement sur la piste de la fiscalisation." C'estune réflexion personnelle, j'attends le rapport Fragonard, et je pense que lesaides peuvent être modulées, et que pour des revenus très élevés de famille quin'ont pas forcément les mêmes besoins que pour des ménages modestes, on peutavoir une attribution différente de ces allocations. Mais Nous participerons àce débat. " Aucun débat n'est tabou d'ailleurs. Quand el ministre de l'Intérieurveut reporter l'application du non cumul des mandats, Harlem Désir contredit ManuelValls, et propose d'en appeler aux français."C'est unedécision qui ne peut relever que du président de la République, mais je croischacun doit avoir présent à l'esprit que s'il y avait un blocage sur le planpolitique, ou s'il y avait une difficulté constitutionnelle, cette possibilitédu référendum existe. Et je suis absolument convaincu du soutien des Français àune loi qui instaurerait le non-cumul des mandats."Mais le soutien des français n'est pas acquis, concernantune autre disposition chère aux socialistes, le droit de vote aux étrangers, etlà, Harlem Désir se montre plus pragmatique..."On voit bien qu'aujourd'huiles Français sont dans une attitude qui n'est pas forcément favorable. Doncnous allons nous battre pour convaincre les Français, pour convaincre les parlementaires,c'est une bataille que nous allons continuer à mener pendant toute la durée dela mandature. Moi je me suis adressé personnellement à chaque député et chaquesénateur, et je continuerai à m'adresser à eux et à leurs électeurs pour leurdire que ce serait une grande réforme d'égalité et de fraternité."Alors un homme sans ambition, sans personnalité, HarlemDésir ?Pas tant que cela finalement... il est sans doute plus placideque falot. C'est ainsi qu'il annonce, très placidement, qu'il mènera lacampagne des européennes."Je ne crois pasutile aujourd'hui d'engager une nouvelle réforme des modes de scrutin. Et donc,de toute façon, ce n'est pas la question essentielle : quel que soit lemode de scrutin, ce qui va compter c'est le contenu de cette campagneeuropéenne, et évidemment puisque je suis à la fois député européen et premiersecrétaire du Parti socialiste, j'y prendrai toute ma part et je la conduirai. Au premier plan ? "Oui, je la mènerai,bien entendu. C'est mon rôle. "Soutenir l'action du gouvernement, défendre le point de vuede la base, mener la bataille électorale, Harlem Désir ne manque pas d'ambitionfinalement.L'interview du premiersecrétaire du PS est à retrouver à 19h30 sur LCP, et dès maintenant sur franceinfo.fr avec le Monde et l'AFP.