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"Mediapart", un journalisme d'enquête à la française?

L'actualité télé, radio et presse cette semaine avec la démission du ministre français du Budget Jérôme Cahuzac, poussé vers la sortie après les accusations du site "Mediapart". Une semaine marquée aussi par les ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy mis en examen pour "abus de faiblesse" dans l'affaire Bettencourt. Dans les deux cas, le site d'information a joué un rôle central. Un journalisme "indépendant", qui dérange, et que décrypte notre invité Christian Delporte, historien des médias.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le site d'information Mediapart est au
coeur de deux affaires
: la démission du ministre du Budget Jérôme Cahuzac, et les ennuis judiciaires de Nicolas
Sarkozy
mis en examen pour "abus de faiblesse". Dans la première affaire, Mediapart affirme depuis des semaines que Jérôme Cahuzac a
détenu par le passé un compte non déclaré dans la banque suisse UBS. L'intéressé
dément, mais le site, pour étayer ses révélations, a publié un enregistrement
audio, où l'un des interlocuteurs est présenté comme étant l'ancien ministre.
Une hypothèse plausible pour la justice qui a donc décidé d'ouvrir une
information judiciaire cette semaine, ouvrant la voie à la démission du
ministre.

Le site d'information Mediapart , lancé en 2008, s'est spécialisé dans
le journalisme d'investigation , revendiquant souvent par la voix d'Edwy
Plenel un "journalisme indépendant" . "Ce n'est pas nouveau , note
Christian Delporte, historien des médias, enseignant à Sciences Po, "quand il était à la tête de la rédaction du Monde dans
les années 80, c'était déjà le cas. L'affaire des Irlandais de Vincennes, le
Rainbow Warrior, c'était déjà en partie Edwy Plenel
".

Une réputation en construction

Mediapart est parfois critiqué, y compris au sein de la profession. Pourquoi?
"C'est de l'info web, c'est assez récent. Un site qui n'a sans doute pas
le prestige de la presse papier
"
analyse Christian Delporte. Pour lui,
cela s'explique aussi par la tradition française. Selon l'universitaire, le
journalisme d'enquête à la française est, contrairement à la tradition
anglo-saxonne, l'héritier d'une presse politique
qui tente par ses
révélations de déstabiliser le pouvoir en place.

Des précédents

Sous la Ve, la première démission ministérielle a lieu en 1972, sous Jacques
Chaband-Delmas. "A l'époque, il s'agissait de destabiliser le gouvernement. La
feuille d'impôt révélée par le Canard Enchaîné a bien été donnée par
quelqu'un..."
. Pour Christian Delporte "dans les années 70, on donnait ce qui
risquait de ne pas pas être révélé au Canard Enchaîné, dans les années 80 et 90,
on le donnait plutôt au Monde ou à Libération, et maintenant c'est Mediapart qui
a cette sorte de monopole."

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* La semaine des médias a aussi été marquée hier par la mort d'un candidat de l'émission Koh-Lanta au Cambodge.

Un candidat de l'émission de TF1, un jeune homme de 25 ans, originaire de la région parisienne, a été victime de
plusieurs arrêts cardiaques lors du premier jour de tournage. Son décès a été
constaté à l'hôpital où il avait été transporté par hélicoptère. C'est une première lors d'une émission de télé-réalité en France et cela
pose des questions sur l'avenir de ce programme qui fait les beaux jours de TF1 depuis 2001, avec plus de sept millions de téléspectateurs à chaque
épisode.


* L'annonce de la semaine : Al Jazeera veut lancer une chaîne en français . Le groupe télévisé qatari affirme en être à
"une étape avancée de l'étude avant de lancer une chaîne en français ". On doit
déjà au réseau l'arrivée des chaînes BeIN Sport en France, et son directeur
souhaite désormais établir des ponts avec les cultures et les peuples amis, en
Afrique, en Amérique du nord et en Europe.

L'histoire de la semaine nous emmène en Corse. Une histoire incroyable : deux pages du magazine Corsica dans sa livraison de
mars ont été sciemment collées à la glue pour éviter qu'elles ne soient
lues. L'article porte sur des soupçons de fraude aux subventions, et le rédacteur en chef du magazine, inquiet du risque financier encouru
en cas de poursuites pour diffamation, a préféré prendre cette "
mesure de
prudence* ".


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