Sophie Davant : "Les femmes auront gagné le jour où on passera cette barrière de l’âge et de l’apparence physique"
Arrivée en 1987 à France Télévisions, devenue responsable du service météo de 1992 à 2006, la journaliste Sophie Davant a 37 ans de carrière. Elle a animé nos matinées, avec l’émission "C’est au programme" (1998 à 2019), nos étés, avec le jeu "Fort Boyard" ou encore nos après-midi, avec "Toute une histoire". La figure de proue du Téléthon, dont elle ne manque aucun rendez-vous depuis 1997, a quitté l’émission qu’elle présentait l’après-midi, "Affaire conclue", en 2023 pour aller voguer sur les ondes de la radio Europe1. L’animatrice revient à ses premières amours, tous les samedis à 15h30 sur France 3, avec une émission qui sera consacrée aux animaux de compagnie : "En bonne compagnie". Entourée de chroniqueurs, ils tenteront de lever les mystères de nos amis à quatre pattes voire d’animaux plus étonnants.
franceinfo : La première de "En bonne compagnie" aura lieu samedi 20 janvier, avec Véronique Jannot comme invitée et des spécialistes qui vont nous apprendre à mieux connaître nos animaux. En quoi consiste cette émission ?
Sophie Davant : C'est une émission qui, d'abord, répond à un vrai manque sur le service public, puisque ça faisait une petite dizaine d'années qu'il n'y avait plus d'émissions consacrées au sujet des animaux de compagnie. C'est donc avant tout une émission au service des téléspectateurs et du public, pour répondre à tous les questionnements, à toutes les problématiques qu'ils peuvent avoir avec leur animal de compagnie. C'est quand même un foyer sur deux, ça concerne beaucoup de monde.
Et vous, avez-vous appris des choses ? Il semblerait que vous ayez un chien.
Oui ! J'ai des tas de choses à apprendre, parce que je ne suis pas un modèle d'éducation pour mon chien qui est le roi du monde chez moi, un peu trop ! Je suis entourée de chroniqueurs, d'un vétérinaire, Pierre Fabing, qui est là pour réagir à tous les sujets qu'on lui propose et pour répondre aux questions des téléspectateurs. J'ai un invité à chaque émission, que j'interviewe par le biais de son lien avec son animal de compagnie. Je me suis rendu compte que c'est une porte d'entrée qui ouvre directement sur l'intimité d'une personnalité. Ce biais-là est vraiment intéressant.
C'est-à-dire qu'on en apprend beaucoup sur quelqu'un quand on parle de son animal ?
Et oui, parce que l'animal partage tous les instants de la vie quotidienne.
"Parler de son animal à un invité est une autre manière de recueillir des informations sur lui. Il baisse la garde dès le début, grâce à ce lien qu'il a avec son animal."
Sophie Davantà franceinfo
En général, ce sont des personnes très investies dans la cause animale qui viennent nous voir. Et puis j'ai des chroniqueurs avec qui on a installé un environnement très cocooning. C'est le samedi après-midi, on est en dehors des studios, à 50 kilomètres de Paris, dans une ferme restaurée. Le cadre est assez chouette puisqu'on est au milieu de la nature, au milieu des animaux. On est une petite bande en plateau, avec le vétérinaire et les deux chroniqueurs autour de moi. Chacun ira soit défendre une association, soit rencontrer des Français qui ont un lien avec des animaux un peu particuliers, comme des lamas ou des élevages d'animaux auxquels on ne s'attend pas forcément. Il y a aussi un comportementaliste qui va chez les personnes en demande, pour tenter de régler les problèmes qu'ils rencontrent avec leurs animaux.
Il va venir chez vous ?
On a déjà tenté une petite démonstration en plateau avec mon chien. J'avoue que ça n'a pas été très concluant ! Il faudrait un peu plus de pratique.
Avez-vous des regrets d'avoir quitté "Affaire conclue" pour aller sur Europe 1 ?
Alors je n'ai aucun regret. Au contraire, je suis ravie de renouer avec un exercice que j'aime bien, un exercice de bande, en direct avec un invité. Réactivité et créativité. C'est un exercice difficile. C'est une émission qui s'installe, nouvelle par rapport à ce qu'il y avait à la même heure auparavant. Non, pas de regret, mais un deuil douloureux à faire. Mais c'est une autre joie et un autre bonheur que ce nouvel exercice, qui est quand même en train de gagner des auditeurs. Donc je suis contente.
Vous avez 37 ans de métier. Vous êtes entrée à France Télévisions il y a 37 ans pour, au départ, faire la météo. Vous avez animé de nombreux programmes. Vous ne cachez pas votre âge. Vous êtes peut-être l'une des animatrices les plus âgées du PAF. Avez-vous dû vous battre pour en arriver là ? On sait que c'est encore plus compliqué pour une femme quand on vieillit à la télévision.
Non, je n'ai pas dû me battre, parce que j'ai eu la chance d'avoir des émissions quotidiennes depuis toujours. J'ai dû me battre en travaillant tous les jours, en ayant de la rigueur, en faisant mon métier le plus correctement possible et en essayant d'être présentable.
"C'est ça en fait le challenge qu'on a, nous les femmes. Il faut qu'on soit professionnelles, compétentes, que ça marche, que notre boulot soit productif, mais en plus, on est beaucoup plus jugées et critiquées sur l'apparence physique."
Sophie Davantà franceinfo
C'est plus de travail que les hommes finalement ?
C'est plus difficile, oui, et puis bizarrement, on se rend compte que ce sont les femmes qui sont souvent très critiques envers les autres femmes et ça j'ai du mal à comprendre quand même. Il devrait y avoir un peu plus de sororité et de solidarité entre femmes.
Aimeriez-vous avoir une carrière à la Michel Drucker, être encore là à 80 ans ?
Je ne sais pas si j'aimerais ça. Mais c'est vrai que le jour où on passera cette barrière de l'âge, de l'apparence physique et qu'on s'en tiendra à ce qui peut faire une expérience, un professionnalisme et un charme, bah on aura gagné, nous les femmes.
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