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Prix Philippe Chaffanjon : pour la première fois, un podcast est récompensé

Charlotte Pudlowski, co-fondatrice du studio Louie Media, est la créatrice du podcast "Ou peut-être une nuit" qui a été primé. 

Article rédigé par franceinfo, Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Charlotte Pudlowski, co-fondatrice du studio Louie Media et créatrice du podcast "Ou peut-être une nuit". (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

C’est une double première pour le Prix Philippe Chaffanjon, du nom du journaliste et ancien directeur de franceinfo décédé en 2013, puisque deux femmes et un podcast sont récompensés cette année. Pour le reportage publié sur un site de presse haïtien, la victoire revient à Laura Louis pour "Tate Tifi, le test qui traumatise des femmes en Haïti". La journaliste raconte comment le parent qui fait ce "test" veut s’assurer que la jeune fille soit vierge afin qu’elle puisse se marier. Ce processus n’a aucune fiabilité scientifique et laisse souvent les victimes avec des séquelles douloureuses.

Côté français, c’est Charlotte Pudlowski qui est primée pour "Ou peut-être une nuit", en référence à la chanson de Barbara L’aigle noir. Il s’agit d’un podcast sur l’inceste, produit par Louie Media. En six épisodes de 40 minutes chacun, l’auteure tente de comprendre le mécanisme des viols intrafamiliaux et le silence qui les entoure pendant de longues années.

Comment et pourquoi se fabrique ce non-dit ? "Ca part de l’histoire de ma mère, explique à franceinfo Charlotte Pudlowski. Quand j’ai eu 26 ans, j’ai appris qu’elle avait été victime d’inceste dans son enfance. Ce qui m’a le plus surprise, c’est qu’elle ne me l’ait pas dit alors qu’on est extrêmement proches et que la parole circulait énormément dans notre famille. C’est ça que j’ai eu envie de comprendre", confie-t-elle.

"C’est une écriture très nouvelle, juge la présidente du jury (Florence Aubenas). Ce n’est pas simplement raconter une histoire à la première personne, mais aussi la raconter parce qu’on est concerné et journaliste. C’est une démarche très réussie. Ce n’est pas facile de parler en tant que journaliste de quelque chose qui vous touche. C’est ce mélange qui nous a passionnés", conclut-elle. 

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