Les journalistes de plus en plus victimes de violences lors de manifestations
De la Manif pour tous aux protestations contre le barrage de Sivens, depuis quelques mois les journalistes suscitent "méfiance et hostilité" quand ils couvrent des manifestations. Voilà ce qu'écrit Reporters sans frontières, et c'est plutôt inhabituel de la part de l'organisation qui a davantage l'habitude de dénoncer les exactions contre la presse dans les pays autoritaires ou à lutter pour la protection des reporters sur les terrain de guerre.
Des violences verbales et physiques
Une fois n'est pas coutume, RSF s'inquiète donc des conditions de travail des juornalistes en France, sur ce terrain pourtant si banal qu'est une manifestaiton. Ce que note RSF, c'est une sorte de radicalisation avec des violences de plus en plus fréquentes. Violences verbales mais aussi physiques. L'organisme a recueilli des dizaines de témoignages : matériel jeté à terre, voitures taggées, reporter bousculé, voire roué de coups...
On sait que les manifestations sont des lieux qui peuvent être propices aux débordements. A l'étranger notamment les reporters sont très vigilants. En Egypte, en Ukraine, on a vu les médias pris pour cible mais là les faits se sont déroulés en France. A Sivens, à Notre-Dame-des-Landes, cet été lors de rassemblements pro-Gaza ou pro-israélien, ou encore dans les défilés contre le mariage pour tous. Des tendances politiques très différentes, mais même défiance à l'égard de la presse.
Un reporter de France Info nous racontait même que les opposants au barrage dans le Tarn distribuaient aux journalistes des fiches de bonne conduite, avec des règles à suivre : signaler son arrivée, ne pas traîner aux abords des assemblées générales... Des fiches de bonne conduite qui ressemblent un peu étrangement à celles distribuées aux journalistes à Donetsk, en Ukraine, par les séparatistes pro-russes.
Les photographes et les journalistes de télévision en première ligne
Ce sont eux qui cristallisent l'hostilité. Parce qu'il y a l'image, parce qu'ils symbolisent les "médias de masse" dont se méfient certains manifestants. Conséquence : on croise de plus en plus souvent dans les manifestations des photographes casqués, voire des équipes de télévision encadrées par des services de sécurité. Impossible dans ces conditions de travailler correctement. RSF en appelle donc à l'Etat pour que les journalistes soient mieux protégés, pour que les forces de l'ordre soient formées, sensibilisés au droit à la presse, au droit à l'image. Deux droits essentiels aussi pendant les manifestations.
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