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Info Médias. "Les journalistes doivent se saisir des images amateurs d'Internet", selon le producteur de la nouvelle émission Sous le radar

La chaîne Planète+ Crime Investigation lance une nouvelle émission, "Sous le radar". Le premier numéro sera diffusé ce lundi.  Son producteur, Paul Moreira, en explique l'ambition à franceinfo. 

Article rédigé par franceinfo, Céline Asselot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Portrait du journaliste Paul Moreira, pris le 29 août 2003 à Paris. (PIERRE VERDY / AFP)

La chaîne Planète+ Crime Investigation diffusera lundi 6 mars, à 21 heures, le premier numéro de Sous le radar. Produite par Paul Moreira, cette émission mensuelle entend enquêter sur de grands sujets de société, en partant des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.

Ce lundi soir, le premier numéro est consacré au dopage chez les étudiants. Et le point de départ de l'enquête ce sont des vidéos Youtube qui font la promotion de médicaments miracles pour être plus efficaces pendant les examens.

Aujourd'hui, nous, journalistes, ne pouvons plus faire comme si cette réalité n'existait pas.

Paul Moreira, producteur de "Sous le radar"

à franceinfo

"En fait, les gens passent l'essentiel de leur temps sur les réseaux sociaux, sur les vidéos Youtube, explique Paul Moreira. "Toute cette matière est déterminante dans la formation de la conscience publique, et on a parfois un peu tendance à être parallèle, par rapport à cet univers-là. On a donc décidé de s'en emparer, et de la soumettre comme on le fait habituellement à vérification, investigation, enquête, reportage, etc..." ajoute le producteur. 

L'utilisation de ces vidéos amateurs a plusieurs avantages dans l'élaboration des enquêtes, notamment celui d'accélérer les choses. "Ce qu'on arrive à prouver dans cette enquête, c'est qu'on trouve des dealers sur Youtube. On a accès directement à des dealers", souligne le producteur. "Ça, c'est différent par rapport aux enquêtes habituelles, beaucoup plus longues" conclut-il. 

Paul Moreira a eu l'idée de créer Sous le radar après une enquête sur le massage d'Odessa, en Ukraine, en 2014. Un événement dont les médias traditionnels avaient très peu parlé, alors qu'il avait été "couvert par des centaines de téléphones portables, des dizaines d'heures de témoignages vidéo sur Internet". Le journaliste y a vu "la matière de départ à une enquête sérieuse"

Je me suis dit qu'il y avait une matière extrêmement riche qu'il fallait traiter comme des journalistes.

Paul Moreira, producteur de "Sous le radar"

à franceinfo

Un bémol toutefois, le point de vue souvent partiel des ces vidéos amateurs. Or, le travail journalistique consiste à "donner le maximum de points de vue et de facettes à cette question", insiste Paul Moreira. 

Le deuxième volet de Sous le radar, en avril, aura pour thème les violences policières. 

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